Les généralistes seront "fermes", mais ils devront être soutenus par les institutions. Alors que les salariés en contact avec du public devront présenter leur pass sanitaire dès lundi, sous peine d'être suspendus, les médecins craignent d'en voir certains affluer dans leur cabinet. "Certains qui ne voudraient pas se faire vacciner pourraient demander à être mis en arrêt de travail en mettant en avant de l'angoisse, du stress ou d'autres motifs" car "ils ne pourront plus aller au travail et donc n'auront plus de revenus", anticipe le Dr Margot Bayart, vice-présidente du syndicat, qui indique que quelques praticiens ont d'ores et déjà reçu été sollicités. Un situation "délicate" et "inconfortable" selon le syndicat, qui lance d'ores et déjà une alerte dans un communiqué publié ce vendredi. "Il ne faut pas que le médecin généraliste soit entre le marteau et l'enclume, c'est-à-dire entre le patient d'un côté, qui va mettre une pression sur le médecin, et, de l'autre côté, des instances qui vont dire 'non, il ne faut pas d'arrêts pour ces gens-là'", s'inquiète la généraliste de Réalmont (Tarn). Cette dernière prédit toutefois que "les généralistes seront fermes" et "ne feront pas de certificats de complaisance". Avec le risque de se retrouver en opposition avec un patient récalcitrant, voire "d'être la cible d'agressivité". Selon elle, les médecins généralistes craignent ainsi de se voir soumis à une "double pression". MG France demande de fait aux instances "d'être [leurs] alliés". "Si on doit en plus être mis sous objectifs ou avoir la Caisse d'Assurance maladie qui appelle pour nous taper dessus, c'est non", prévient, catégorique, le Dr Bayart. Toute la difficulté sera de déceler les véritables motifs des demandes. "On sera au service du patient, mais aussi dans une analyse fine des raisons profondes", affirme la praticienne, qui souligne par ailleurs qu'il s'agira d'un gros travail alors que la médecine de ville est déjà soumise à une "activité dense" avec une "résurgence [de l'épidémie] dans certains départements". "On sait très bien comment ça va se présenter : sous forme de crises d'angoisse, de troubles du sommeil [...] qui sont réels", explique-t-elle. Une "détresse humaine" qu'il faudra essayer d'appréhender avec "pédagogie".
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