"C'est l'unique solution pour sauver la médecine libérale" : l'appel au déconventionnement soutenu à 84 %
Alors que l'UFML organisait les 3 et 4 mars derniers les Assises du déconventionnement, récoltant des centaines de promesses de la part des médecins libéraux, Egora.fr a sondé ses lecteurs sur ce mouvement, qui fait suite à l'échec des négociations avec la Cnam. Sur les 678 inscrits (professionnels de santé authentifiés) qui ont participé au sondage, 84% ont dit "approuver" l'appel au déconventionnement.
Premier argument mis en avant : retrouver le sens de l'exercice libéral. Pour Romain_L, le déconventionnement est "l'unique solution désormais pour sauver la médecine libérale, et je pèse chaque mot. Mieux vaut un médecin déconventionné que pas de médecin du tout", résume ainsi Romain_L. "Le médecin libéral n'est pas un employé des Caisses, renchérit Paul-Henri G, anesthésiste-réanimateur. La Cnam n'est qu'une assurance. Elle doit négocier le remboursement des soins avec ceux qui payent (cher) des cotisations, et non avec les médecins. Les médecins libéraux doivent pouvoir fixer librement leurs honoraires, sans aucune contrepartie, sauf à respecter le tact et la mesure." "La médecine libérale, et simplement le libre arbitre des soignants, est menacée depuis l'instauration des Rosp et autres rémunérations forfaitaires. Seule une rémunération à l'acte digne de ce nom permet de rester indépendant dans ses choix pour le bénéfice des patients. Les syndicats avaient mis le doigt dans l'engrenage du donnant - donnant, nous y sommes désormais jusqu'au cou", lance encore le généraliste Olivier V.
Pour d'autres lecteurs, le déconventionnement permettra aux médecins de dégager du temps "pour que les médecins puissent faire leur travail sereinement, et s’occuper de la santé de leurs patients", relève Anne-Claire M. Mais c'est aussi et surtout un moyen de pression sur la Cnam et le Gouvernement. "La menace de déconventionnement massif fera plier le gouvernement qui ne peut pas se permettre un deuxième front à côté des retraites", estime le chirurgien Jean-Robert B.
Pour 16% des lecteurs en revanche, ce n'est pas la solution. "Il y a un risque d'être exclu totalement du débat si déconventionnement. Et de ne plus avoir le soutien des patients", met en garde Emmanuel Q, généraliste. "Hélas nos patients n’auront presque jamais les moyens de suivre. Les 'mutuelles' feront tout pour les dissuader de consulter un médecin non conventionné…", juge le chirurgien Francis S.
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