Déprogrammations "totales", réquisitions : les médecins libéraux haussent le ton
Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Paca, Hauts-de-France… Alors qu'Omicron continue sa course folle, décimant les équipes soignantes, les déprogrammations d'interventions s'intensifient pour garantir la prise en charge des patients Covid. Or, dans "certaines régions", les ARS imposent des déprogrammations "totales sans aucune concertation avec les médecins", dénonce AvenirSpé dans un communiqué diffusé lundi 10 janvier. Des déprogrammations "souvent maladroites" qui "ne permettent pas de réaffecter les personnels ainsi libérés vers les structures de soin les mieux adaptées à la prise en charge de patients les plus lourds, notamment ceux relevant des soins critiques et de la réanimation", charge le syndicat de spécialistes. En conséquence, comme pour la première vague, "les retards de prise en charge des autres pathologies s’aggravent entraînant un risque réel de perte de chance pour les patients", alerte AvenirSpé. Pour limiter la casse, le syndicat "demande à toutes les ARS de mettre en place des échanges hebdomadaires avec les médecins libéraux en charge de la santé de nos concitoyens, en y associant les établissements de soins, pour que des solutions efficientes soient définies permettant une prise en charge adaptée et rapide des pathologies la nécessitant, même en ces temps de crise".
De son côté, la conférence nationale des URPS-médecins libéraux (CN URPS-ML) demande aux autorités de "véritables mesures de réciprocité", en particulier la mise en œuvre "sans délai de la garantie de financement individuelle négociée et acceptée par l'Assurance maladie, qui permet de garantir aux médecins libéraux, touchés par des déprogrammations, un revenu équivalent à 80% des honoraires perçus lors de la période comparable de référence de 2019", et non seulement un mécanisme d'indemnisation des charges. Enfin, la CN URPS-ML exige que les réquisitions de généralistes libéraux soient "motivées, proportionnées sur la durée, territorialisées et réciproques afin de permettre le maintien de ce double objectif d'accueillir les malades du Covid et de maintenir une offre de soins 'non Covid' la plus efficiente possible".
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