Alors que près d’un millier de médecins ont signé une tribune contre les médecines alternatives et notamment l’homéopathie, le conseil national de l’Ordre des médecins regrette la « forme véhémente de l’interpellation publique » et refuse de se prononcer sur la question. Il a saisi l’Académie de médecine sur le sujet.
Lundi 19 mars, une tribune contre les médecines alternatives signée par 120 premiers médecins était publiée sur Egora et Le Figaro. Depuis près d’un millier de médecins ont signé le texte et le buzz médiatique a enflammé la Toile. Révoltés, 120 médecins signent contre les médecines alternatives Dans ce contexte, le Cnom regrette que « la forme véhémente de l’interpellation publique, dans laquelle l’Ordre est impliqué́, ait davantage alimenté le buzz médiatique d’un moment qu’une réflexion sereine et argumentée sur le sujet. » D’autant que si les médecins « se rejoignent pour affirmer que l’homéopathie ne repose pas sur des bases scientifiques éprouvées et reconnues », ils divergent « quant aux conséquences qui en découlent ». Le Cnom tient donc à rappeler sur ce qui concerne les aspects scientifiques, qu’il ne tire d’aucun texte une compétence institutionnelle pour se prononcer. Il a donc demandé à l’Académie nationale de médecine de bien vouloir se saisir de nouveau du sujet et a contacté le Ministère des Solidarités de la Santé pour qu’il fasse de même auprès de la Haute autorité de santé et l’Agence nationale du médicament et des produits de santé. L’Ordre rappelle toutefois que l’homéopathie est classée sur le plan européen au nombre des médecines alternatives et complémentaires. L’institution avait publié un Webzine didactique sur le sujet en juillet 2015, il invite la population à s’y référer pour se faire sa propre appréciation. Sur le plan déontologique l’Ordre met en garde les médecins et leur rappelle qu’ils peuvent « être appelés à répondre de (leurs) pratiques devant les chambres disciplinaires lorsque le patient n’a pas été pris en charge comme il aurait dû l’être en conformité avec les données acquises de la science, quelle que soit la méthode ou les procédés thérapeutique employés ». Enfin, le Conseil national de l’Ordre appelle tous les médecins, lorsqu’ils s’expriment dans l’espace public dont les réseaux sociaux font partie, « à tenir compte des conséquences que leurs propos peuvent avoir sur le public en général et le trouble que cela peut créer chez les malades ».
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