La crise du Covid-19 a eu un impact direct sur la baisse de revenus des médecins libéraux installés et remplaçants. Si la Cnam et le ministère de la Santé ont annoncé le 29 avril le mode de calcul d’une compensation pour les libéraux installés, il en était autrement pour les remplaçants. Comme aucun organisme ne savait estimer leur nombre ou leur perte de revenus, aucune aide dédiée n’était prévue pour ces médecins. Selon un sondage* mené par ReAGJIR, 68,3% des répondants remplaçants avec un remplacement prévu en mars et/ou avril ont vu au moins un remplacement annulé, dont plus de la moitié (53,6%) alors qu’ils avaient pourtant déjà signé un contrat avec leur remplacé. 42,1% des remplaçants sondés ont même eu au moins 2 remplacements annulés. En commentaires, plusieurs ont mentionné leur inquiétude quant à la poursuite de ces annulations.
Ils sont en tout 92,4% de remplaçants à se dire impactés par la crise. Sur 1367 répondants, cet impact a représenté une perte moyenne de chiffre d’affaires de -41,4% en mars et -53,7% en avril chez les remplaçants. Le sondage révèle enfin que les quelques aides potentiellement disponibles pour les remplaçants sont soit méconnues soit peu sollicitées (aide financière du Fonds de Solidarité, report de charges de la Carmf et de l’Urssaf, assurance…). "Des échanges réguliers ont eu lieu avec le ministère de la Santé et la Cnam afin de les alerter concernant la situation financière préoccupante de ces professionnels de santé à part entière", rapporte Laure Dominjon, présidente de ReAGJIR. Une première étape a été franchie en mai en modifiant la clause "du chiffre d’affaires mensuel moyen" élargissant ainsi l’éligibilité au Fonds de Solidarité. "Finalement, suite à un travail conjoint entre le ministère, la Cnam, l’Acoss et ReAGJIR, ainsi que le soutien de plusieurs structures syndicales, une indemnisation pour perte d’activité sera accessible et versée aux remplaçants libéraux. Nous sommes satisfaits d’avoir été entendus par les instances et que les médecins remplaçants soient reconnus comme des acteurs de terrain à part entière et soutenus en cette période difficile. Il reste à voir le calcul proposé et la mise en place de cette indemnisation", se félicite Laure Dominjon. "Des travaux complémentaires doivent être entamés avec les différentes instances, dont la CNAM, notamment pour conventionner les remplaçants", conclut Laure Dominjon. *Sondage réalisé entre le 24 avril et le 9 mai pour mesurer l’impact financier de la Covid-19. Recueil de 1367 réponses exploitables
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