Suite à une consultation réalisée en ligne du 4 au 7 avril 2020, l’Ordre National des Infirmiers alerte sur la situation particulièrement difficile des infirmières. 12% d’entre eux ont notamment déclaré avoir subi des pressions, menaces ou injures. Et 6% avoir été victime d’une agression. Menaces, pressions, équipements insuffisants… Dans un communiqué diffusé mercredi 8 avril, l’Ordre national des infirmiers a tenu à alerter les pouvoirs publics sur la situation dans laquelle se trouvent ces professionnels de santé, qui luttent quotidiennement contre le Covid-19. Dans une consultation réalisée en ligne du 4 au 7 avril, et à laquelle près de 70.000 infirmières* ont répondu, ces soignants ont en effet déclaré de nombreuses souffrances. En premier lieu, les infirmières ont, de nouveau, fait part de leur inquiétude vis-à-vis du manque cruel de moyens de protection (masques, surblouses, lunettes…). Les trois-quarts ont, en effet, estimé que ces moyens étaient largement insuffisants pour faire face à la crise sanitaire. Au-delà du déploiement national de ces équipements, jugé “indispensable” par l’Ordre, l’institution a, par ailleurs, demandé aux pouvoirs publics de mettre la priorité sur les personnels travaillant en Ehpad, dans les établissements médico-sociaux, et à domicile. Pour l’Ordre des infirmiers, il est désormais indispensable que les professionnels volontaires puissent bénéficier d’un dépistage pour “garantir la sécurité de leurs proches et des patients”. Le télésoin, mis en place en urgence mi-mars et plébiscité par 65% des infirmières, doit également être davantage promu par l’Etat.
Souffrance professionnelle La consultation a également permis de soulever un problème majeur, déjà observé dans la société : 12% ont déclaré avoir subi des pressions, menaces ou injures en rapport à leur profession, et 6% déclarent avoir subi une agression visant à leur dérober du matériel. Fin mars, une infirmière avait, par exemple, été braquée par deux individus casqués et gantés dans la banlieue de Nancy. Une quinzaine de masques chirurgicaux lui avaient été dérobés. Condamnant ces violences, l’Ordre a tenu à apporter son soutien aux soignants victimes et à les encourager à porter plainte. “Ils seront accompagnés dans leur démarche en contactant les instances locales de l’Ordre. Par ailleurs, l’Ordre se réserve le droit de se constituer partie civile dans toutes les procédures engagées par des infirmiers ayant subi de tels actes”, a précisé l’institution dans un communiqué. En première ligne dans la lutte contre le Covid-19, près de 79% des infirmiers consultés ont déclaré être plus en souffrance professionnelle au regard de la situation actuelle. Pour faire face à cette détresse, l’Ordre a annoncé avoir signé une convention de partenariat avec un collectif de psychologues solidaires qui a monté une plateforme appelée “PsyCorona”. Accessible en ligne, elle permettra aux soignants d’accéder, “en toute confidentialité”, à des consultations gratuites avec des psychologues et psychiatres pendant l’épidémie. Enfin, pour que leurs patients ne deviennent pas des “dommages collatéraux”, l’Ordre demande aux établissements de santé de développer la mise en place d’espaces différenciés (Covid / non Covid) et aux professionnels de santé “qui interviennent à domicile à mettre en place des tournées différenciées”. “Nous appelons également les pouvoirs publics à considérer davantage la nécessité de veiller à la qualité et la continuité́ des soins”, notamment “pour les populations fragiles, à risque, et celles souffrant de pathologies chroniques”. *Soit plus de 20% des infirmiers inscrits à l’Ordre
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