La consultation de base est limitée à 20 minutes depuis le 1er janvier pour tous les médecins, généralistes ou spécialistes, helvètes. Des dispositions prises pour réduire les coûts de la santé sans que l'on sache réellement qui, de l'assureur ou des patients, devra payer les éventuels dépassements de temps.
"Ces mesures sont une petite révolution. On transforme un certain nombre de prestations forfaitaires en des prestations au temps, avec une limitation sérieuse de celui-ci", a expliqué Philippe Eggimann, président de la Société vaudoise de médecine, jeudi dans l'émission "On en parle" de la RTS. Pour lui, "la plupart des médecins ne vont pas changer leur pratique. Soit ils ne factureront pas le temps supplémentaire, soit les assureurs ne rembourseront pas une partie des factures que les médecins continueront d'envoyer", prévoit-il. Certains spécialistes ont déclaré qu'il ne serait désormais plus possible de traiter l'ensemble des problèmes en une seule consultation. Et des praticiens ont déjà annoncé, par des affichettes dans leurs salles d'attente, que chaque consultation devait être consacrée à un seul "problème". Une partie des coûts sera-t-elle transférée sur le patient? "C'est une possibilité. On instaurerait à ce moment-là une médecine à deux vitesses, ceux qui ont les moyens de s'offrir pourront avoir du temps supplémentaire", avance Philippe Eggimann. Certains affirment que ce sont les assurances qui ont tout gagné dans cette négociation. Le problème est particulièrement marqué pour les patients polypathologiques, quand bien même il sera possible de prolonger leur temps de consultation, après accord de l'assurance maladie. Pour les enfants, les personnes âgées et les patients psychiatriques, les consultations peuvent aller jusqu'à 30 minutes. "Mais c'est toute la coordination des soins qui est potentiellement mise en cause lorsqu'il faut l'intervention de plusieurs spécialistes pour un même patient", souligne Philippe Eggimman. Autre innovation : le temps facturé à l'assurance maladie en l'absence du patient (pour l'étude de cas, l'établissement du dossier, transfert de celui-ci, etc.), dont la facture avait doublé depuis 2004, sera lui réduit de moitié. De plus, les praticiens devront décrire par le menu le contenu de ce temps consacré au patient hors de sa présence. Avec ces mesures, l'objectif de l'Office fédéral de la santé publique est d'économiser 470 millions de francs suisses, soit 3,7% du budget des prestations médicales ambulatoires. "Les effets ne seront pas aussi importants qu'escompté, en tout cas sur les coûts globaux", nuance le spécialiste. Selon lui, les économies qui pourraient être réalisées en 2018 ne représentent que 0,6% des coûts totaux de la maladie. [Avec rts.ch]
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