3.329 malades de la thyroïde assignent le laboratoire Merck en appel, mardi à Lyon, pour "défaut d'informations" sur le changement de formule de son médicament Levothyrox. Ils avaient été déboutés en première instance le 5 mars dernier. Toute faute de Merck avait été écartée dans le lancement de son nouveau produit. Pour les magistrats, "la qualité et la valeur thérapeutique du médicament nouvelle formule" étaient "certaines" et sa notice contenait des informations "suffisamment précises et pertinentes" pour les patients concernés. Convaincus du contraire, 4.113 patients victimes d'effets secondaires avaient porté plainte et réclamaient une indemnisation à hauteur de 10.000 euros chacun, soit plus de 41 millions au total. Parmi eux, environ 800 ont renoncé à faire appel car "ils n'ont plus confiance dans la justice comme ils n'ont plus confiance dans le système de santé", affirme l'avocat des plaignants, Me Christophe Lèguevaques. En juin dernier, l'Agence du médicament/ANSM a publié les résultats d'une étude de pharmaco-épidémiologie menée sur plus de deux millions de patients, selon laquelle le passage à la nouvelle formule du Levothyrox n'a pas engendré de "problèmes de santé graves". Quelque 2,5 millions de patients utilisent la nouvelle formule du Levothyrox selon Merck, "moins de 100.000" prenant l'ancienne formule importée depuis fin 2017 sous le nom d'Euthyrox. Cinq médicaments alternatifs à base de lévothyroxine sont aussi disponibles sur le marché. Pour le laboratoire, les remontées d'effets indésirables sur la nouvelle formule sont aujourd'hui "normales et comparables à l'ancienne". [Avec AFP]
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