Jusqu'à 120 consultations par jour, des médicaments contre-indiqués… Un généraliste de la Nièvre interdit d'exercice pendant un an
Un médecin généraliste installé près de Nevers, dans la Nièvre, doit fermer son cabinet à compter du 1er janvier prochain. Il a été sanctionné par le Cnom de deux ans d'interdiction d'exercice, dont un an avec sursis, pour plusieurs manquements. Plusieurs milliers de patients du Nivernais vont se retrouver sans médecin dès la semaine prochaine, suite à la suspension d'un généraliste sexagénaire connu pour avoir "la plus grosse patientèle" du département. Le praticien a été sanctionné par le Cnom d'une interdiction d'exercice de deux ans, dont un an avec sursis, révèle Le Journal du centre. Il devra également rembourser 68 000 euros d'indus à l'Assurance maladie. C'est la CPAM qui avait donné l'alerte, pointant à la fois la suractivité du médecin, la cotation de majorations de nuit et de dimanche injustifiées pour des actes non régulés et des prescriptions problématiques. Il est ainsi reproché au généraliste des associations de médicaments "formellement contre-indiqués" dans 15 cas et des prescriptions qui ne respectaient pas les critères d'âge ou de poids dans 39 autres cas. A deux reprises, également, il a prescrit à des patientes enceintes des médicaments contre-indiqués pendant la grossesse. Pour l'Ordre, le généraliste déployait "une activité manifestement excessive, en contradiction avec les exigences de qualité, de sécurité et d’efficacité des soins". Sur une période de 17 mois, la CPAM comptabilise 187 journées de travail au cours desquelles entre 80 et 121 consultations ont été facturées. Des consultations "qui ont été nécessairement de brève ou de très brève durée", pointe l'Ordre. "Je bosse quand il y a besoin de bosser. Certains ferment leur porte à 17 heures, et ça va à l’administration. Il faut bien que les gens aillent quelque part", a réagi le généraliste mis en cause auprès du quotidien local, déplorant une décision prise par "des technocrates". "Si on a décidé que j’avais trop d’activité, c’est qu’il y en a trop. Mais d’autres n’en font pas assez ailleurs. Maintenant chacun va assumer ses actes, ils vont se débrouiller pour gérer. Ça fout tout le monde dans la merde." L'ARS cherche désormais une solution pour les quelques 5000 patients du médecin suspendu. Ce samedi 30 décembre, plus de 300 personnes se sont réuni devant le cabinet du praticien pour le soutenir. [avec Le Journal du centre]
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