Un an après l'avenant, 12% des Français ont téléconsulté un médecin

11/09/2019 Par Aveline Marques
E-santé
Prise en charge par l'Assurance maladie depuis le 1er septembre 2018, la téléconsultation peine à décoller. D'après le second baromètre B3TSI – Chronic Panel – Egora, seuls 12% des Français y ont eu recours au cours des 12 derniers mois, et dans la majorité des cas, les critères de remboursement ne sont pas respectés.

  Lors du 1er baromètre, réalisé en novembre dernier – soit deux mois après l'entrée en vigueur de l'avenant télémédecine, 8% des Français avaient déclaré avoir réalisé une consultation médicale à distance. Un an après, les résultats sont bien moins encourageants : ils ne sont que 12% à avoir téléconsulté au cours des douze derniers mois ; dont 3% plusieurs fois. Plus de la moitié des téléconsultations (52%) ont été réalisées dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants, et plus d'un quart dans la région parisienne, contre 16% seulement en zone rurale (26% du panel). Les patients de moins de 40 ans représentent 48% des sondés ayant téléconsulté (35% du panel). Les raisons invoquées apparaissent légitimes : dans 48% des cas, les patients évoquent des délais d'obtention de rendez-vous trop longs et dans 41% des cas, ils rapportent une douleur. "Cet usage urbain, correspondant à des délais de rendez-vous longs, montre combien il ne faut pas restreindre les notions de déserts médicaux, d’accès aux soins, aux seules zones rurales", souligne le Dr Alain Trébucq, directeur de publication d'Egora. Autre enseignement du baromètre : dans 80% des cas, les téléconsultations effectuées ne correspondent pas aux conditions de prise en charge par l'Assurance maladie. Si 7 téléconsultations sur 10 ont bien été effectuées avec le médecin traitant (54%) ou avec un médecin recommandé par ce dernier (16%), seules 30% ont été réalisées par vidéo. Définie au sens large comme une "consultation à distance", la téléconsultation est en revanche "obligatoirement réalisée par vidéotransmission", précise l'avenant 6. Sachant que 7 utilisateurs sur 10 jugent la consultation à distance au moins "aussi bien" (voire meilleure dans 14% des cas) qu'une consultation classique et que 63% se disent prêts à retenter l'expérience, la téléconsultation pourrait néanmoins se développer à l'avenir, portée par des plateformes telle Doctolib. Mais pour 93% des patients, elle ne supplantera jamais la consultation physique avec le médecin traitant.   *2e édition du baromètre B3TSI – Chronic Panel – Egora sur les usages de la téléconsultation médicale en France. Enquête en ligne, réalisée en juin 2019, auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 18 à 75 ans en termes de sexe, âge, CSP du chef de famille, région et taille d’agglomération.  

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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