"Le Gouvernement, au travers des ARS, et de La Mutualité française [est pris] en flagrant délit de construction d’un système de santé low cost au détriment des patients et des médecins." Dans un communiqué, paru ce mercredi 7 février, l'Union française pour une médecine libre (UFML) dénonce "la casse volontaire du système de santé pour des motifs économiques" en réaction à la publication d'un article, vendredi 2 février, par le site de L'hebdo du Vendredi.
Face à un déficit d'exploitation d'un million et demi d'euros en 2023, l'union territoriale de La Mutualité française de l'ex-Champagne-Ardenne souhaiterait réorganiser son personnel, indique cet article. Pas moins de 21 postes seraient alors sur la sellette, dont celui d'un médecin généraliste à Reims et de deux autres à Châlons. Ces derniers sont pourtant les deux seuls que compte le centre mutualiste de la ville-préfecture. Un plan social dont Egora s'est fait l'écho le 25 janvier dernier.
Interrogé par L'hebdo du Vendredi, le directeur général du service de soins et d'accompagnement mutualistes (SSAM) pour la Mutualité française Champagne-Ardenne, Frédéric Connat, s'explique : "90% de nos recettes proviennent des tarifs réglementés décidés par la Sécurité sociale. Ils ont augmenté d'1,50 € en novembre, mais n'avaient pas évolué depuis 2017. Nos médecins ont un statut de salarié. Or, ces salaires n'ont pas été gelés et ont progressé ces dernières années. On a eu 361% de hausse sur l'électricité l'an passé". La hausse de ces charges ne peut donc être "compensée que par une augmentation de notre activité", assure alors le directeur, cité par nos confrères. Toutefois, "celle des trois médecins dont on parle ne dégage pas suffisamment de recettes pour couvrir leurs salaires et les charges afférentes", affirme-t-il.
En effet, le directeur estime qu'il y "un décalage entre le montant [du] revenu [des médecins, NDLR] et les recettes qu'ils réalisent". "On leur a proposé des ruptures conventionnelles et d'autres solutions : réduire leur temps de travail sous le statut de salarié et le compenser avec une activité libérale, opter pour une activité libérale totale, ailleurs ou en continuant d'exercer dans nos locaux, rester chez nous, mais accueillir davantage de patients…", poursuit Frédéric Connat.
"Tout est fait pour favoriser les centres de santé"
Dans ce contexte, l'UFML s'indigne de la logique de la Mutualité française de demander "une augmentation de l'activité des médecins" afin de participer à l'équilibre financier de leurs centres de santé, et non une hausse des tarifs des praticiens. Plus largement, "cela ne dérange en rien ni la Mutualité française ni les ARS que les médecins libéraux aient subi les mêmes augmentations de charges et ne bénéficient pas de personnels chargés de leurs obligations administratives", soulève le syndicat.
Revenant sur le soutien financier accordé par l'ARS à la Mutualité française, l'UFML dénonce les financements "à perte des centres de santé plombés par un système structurellement non rentable", qui "ne font preuve d'aucune égalité de traitement avec la médecine libérale".
"Tout est fait pour favoriser les centres de santé, qu’ils soient mutualistes ou à des fonds de pension ou des groupes financiers. Tout est fait pour, en urgence, faire disparaitre le paiement à l’acte, afin que les futurs médecins installés n’aient d’autres solutions que d’exercer dans ces structures", insiste alors le syndicat.
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