"200 maîtres de stage en moins et ce n’est qu’un début" : carabins, syndicats et enseignants s’alarment des nouvelles règles imposées par le ministère 

02/02/2022 Par Marion Jort
Alors que les décrets officiels concernant la formation et les nouvelles modalités d’agrément à la maîtrise de stage universitaire ont été publiés au Journal officiel, syndicats, enseignants et étudiants en médecine alertent sur l’une de ses conséquences directes : il y aura dès le mois de mars, 200 MSU de moins pour encadrer les stages des carabins.  

Il n’y aura pas de nouveaux médecins sans maîtres de stages universitaires (MSU), alertent dans un communiqué l’Anemf, le Snemg, ReAGJIR, le CNGE, l’Isnar-IMG et MG France*. Carabins, enseignants et syndicats s’inquiètent en effet de la mise en application de deux arrêtés publiés au Journal officiel le 22 décembre, à propos desquels ils s’étaient déjà opposés, visant à cadrer les nouvelles modalités de l’agrément et de la formation à la maîtrise de stage.  

Ils protestent notamment contre le fait que l’un des arrêtés “limite drastiquement les possibilités de formation à la maîtrise de stage”. Selon eux, le texte “restreint le champ de cette formation au strict minimum et instaure des procédures administratives chronophages inapplicables pour le renouvellement des agréments des MSU. Ils craignent également que la formation des candidats MSU soit rendue difficile, voire impossible.  

En effet, si l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) applique le texte de l’arrêté des nouvelles modalités de formation à la lettre, certaines formations auxquelles étaient déjà inscrits de futurs DPC vont devoir être annulées, faute de rentrer dans le cadre légal. “Les formations déjà programmées qui devaient concerner plus de 200 médecins et qui devaient se dérouler à partir de mars prochain sont à ce jour annulées”, déplorent étudiants, enseignants et syndicats.  

A leurs yeux, le ministère de la Santé “​​empêche le développement de la maîtrise de stage universitaire, et limite la découverte des territoires ainsi que la pratique ambulatoire pour les futurs médecins”. “Le Gouvernement va devoir expliquer cette politique anti démographique inédite depuis 20 ans, pénalisante pour l’accès aux soins et devra justifier auprès des électeurs les conséquences de ses décisions”, préviennent-ils.

*Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), Syndicat national des enseignants en médecine générale (SNEMG), InterSyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), Collège national des généralistes enseignants (CNGE), Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants (ReAGJIR).

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