1.500 euros pour un Bac +5 : les orthophonistes dénoncent leur "salaire de misère"
Les orthophonistes étaient dans la rue jeudi à Paris et dans d'autres villes de France pour réclamer une revalorisation de leurs grilles de salaire à l'hôpital.
"C'est scandaleux, on devrait gagner comme les psys avec notre niveau de formation bac+5", s'insurge Catherine Boccalatti, orthophoniste dans un centre de la Croix rouge de la banlieue parisienne. Elle dit toucher 1.500 euros par mois malgré 25 ans d'ancienneté. "Si rien ne change, je pense à donner ma démission et retourner dans le libéral", ajoute-t-elle. A peine plus d'un Smic Les orthophonistes hospitaliers ont obtenu une nouvelle grille de salaires à l'été 2017 avec le passage en catégorie A, mais leurs représentants ne jugent pas cette revalorisation à la hauteur de leurs compétences. "Les orthophonistes qui travaillent à l'hôpital sont payés un Smic plus une poignée d'euros pour une formation à bac+5", affirme Cécile Corallini, secrétaire générale de la fédération nationale des orthophonistes (FNO). "Ce n'est pas juste, car ce n'est pas représentatif des connaissances et de l'autonomie demandées au métier", a-t-elle ajouté. "Nous sommes là pour les salaires mais aussi parce que le manque d'orthophonistes dans les hôpitaux fait que nous ne trouvons pas de maîtres de stage", a témoigné Marie Fraise, une des nombreuses étudiantes en orthophonie présentes dans le rassemblement parisien. "D'un côté les personnes hospitalisées n'ont plus accès aux soins et de l'autre les cabinets libéraux sont surchargés", explique Noyana Robette, étudiante en orthophonie qui manifestait à Besançon. Les slogans "Orthos en colère", "Hôpitaux désertés", ou encore "Bac+5 = Smic, ministère dyscalculique", ont ainsi été scandés pendant plus de trois heures par la centaine d'orthophonistes en blouses blanches et d'étudiants rassemblés devant le ministère de la Santé. Humiliation Une délégation de sept syndicats, une organisation étudiante et deux sociétés savantes a été reçue en fin de matinée au ministère, à Paris, mais la rencontre n'a débouché sur aucune proposition. "Ils nous ont dit qu'ils n'avaient rien à nous proposer et que la revalorisation d'août était déjà un effort important", a rapporté Bruno Sarrodet, vice-président de la FNO. "L'humiliation est complète pour les orthophonistes et les étudiants. Buzyn met en route un affrontement dur", a-t-il déclaré. [avec AFP]
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