Deux infirmiers autorisés à poser des moniteurs cardiaques, une première en France
Le 23 août dernier, le centre hospitalier du Mans (Sarthe) a validé un protocole de coopération local permettant à deux infirmiers d’implanter eux-mêmes des moniteurs cardiaques. Même si cette pratique a déjà été réalisée par des infirmiers au Royaume-Uni, en Espagne ou en Italie, en France, seuls les médecins pouvaient l’effectuer. “Le volume croissant d’implantations de moniteurs cardiaques nous a poussé à réfléchir à d’autres modes d’exercice et d’organisation professionnels pour pouvoir satisfaire la demande en soins des patients”, explique le Dr Mathieu Amelot, cardiologue à l’origine du protocole de coopération. Les deux infirmiers qui ont effectué l’opération n’ont pas été choisis par hasard. En effet, “Jimmy Guibert et Kévin Rousseau ont suivi une formation [supervisée par le Dr Mathieu Amelot] théorique et pratique sur l’anesthésie locale, les techniques de suture, le réglage des moniteurs”, indique le Centre hospitalier du Mans (CHM) sur son site internet. “Ils ont également assisté à cinq interventions en tant qu’observateur et réalisé dix interventions sous la supervision directe d’un médecin rythmologue”, peut-on encore lire.
Convaincu par cette nouvelle pratique, le CHM évoque de nombreux avantages comme “réduire les délais de prise en charge”, et “libérer du temps médical” aux médecins. C’est aussi l’occasion de “faire évoluer les pratiques de l’exercice infirmier”. Pour Jimmy Guibert, c’est une “véritable opportunité d’approfondir mon exercice professionnel au niveau technique et d’accompagner mon patient encore plus loin dans la prise en soins. Je suis ravi de cette évolution”. L'opération, qui a été un succès, pourrait être reproduite avec les mêmes professionnels, “de façon encadrée et sécurisée”, a précisé le CHM, tout en s’assurant auparavant du “consentement du patient” ainsi que de la “présence d’un médecin dans les locaux”. Au total, le CHM indique poser environ 90 moniteurs cardiaques chaque année.
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