Les sages-femmes autorisées à pratiquer des IVG instrumentales à l’hôpital
A l’automne 2022, 26 établissements de santé avaient été sélectionnés pour participer à une expérimentation permettant aux sages-femmes de réaliser des IVG instrumentales. Objectif premier : accélérer la réponse aux demandes des femmes, conformément au souhait du Président de la République. Le Gouvernement avait annoncé dans le même temps que cette expérimentation serait généralisée à tous les hôpitaux désirant s’engager dans cette démarche "courant 2023", comme cela est prévu par la loi du 2 mars 2022 visant à renforcer l’accès à l’avortement.
C’est chose faite. Ce mardi, le ministère de la Santé a en effet officialisé cet élargissement. "Au-delà de la capacité qui leur est donnée de réaliser des IVG médicamenteuses depuis 2016, cette compétence nouvelle constitue une réponse forte aux difficultés d’accès observées sur certains territoires", a indiqué l’avenue de Ségur dans un communiqué. Un décret actant cette autorisation sera publié au plus tard jeudi. En visite à La Pitié-Salpêtrière (AP-HP), la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, a précisé que "les dernières discussions" sur les modalités du décret – notamment sur la formation des sages femmes – étaient "en cours".
"On donnera [ce] droit à toutes les sages-femmes qui sont formées [...] J'espère qu'elles seront nombreuses, pour pouvoir pallier" les difficultés, car "il y a certains territoires où aujourd'hui l'IVG n'est pas possible parce qu'il y a un manque de praticiens", a ajouté la ministre, citant notamment la Mayenne. Concrètement, les sages-femmes pourront, comme les médecins, pratiquer ces IVG instrumentales jusqu'à 16 semaines d'aménorrhée, comme l'avait voté le Parlement, a promis la ministre, selon qui les professionnels sur le terrain "sont prêts". Un premier projet de décret, qui réduisait ce délai, avait été critiqué fin novembre par les syndicats de sages-femmes.
Le ministre de la Santé a décidé en outre d’une revalorisation de 25% des tarifs versés aux établissements de santé pour la réalisation des IVG, "qui n’avaient pas été revus depuis 2016 et étaient significativement inférieurs aux coûts supportés par les établissements pour cette activité".
"Garantir cette liberté aux femmes, c’est agir au quotidien pour qu’elles aient accès le plus facilement possible à l’IVG. Pour cela, il faut maintenir la mobilisation des établissements et des professionnels de santé afin qu’ils assurent ces actes. C’est avec cet objectif de sécuriser toujours plus l’accès à ce droit que j’ai décidé de généraliser la pratique des IVG instrumentales pour les sages-femmes et de revaloriser les tarifs de l’IVG", a expliqué Aurélien Rousseau
[avec AFP]
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