"On t'oubliera pas le jour venu, c'est la corde qui t'attend" : des médecins menacés de mort par les antivax
La campagne de vaccination approchant, certains médecins présents sur les réseaux sociaux reçoivent de plus en plus de menaces et d'injures, alerte l'UFML. Accusés de génocide, ils sont la cible de propos particulièrement violents. Le syndicat les appelle à ne pas laisser passer ça et à porter plainte pour que la violence verbale ne laisse pas place à la violence physique. "Toi aussi tu as du sang sur tes mains." "On t'oubliera pas le jour venu, c'est la corde qui t'attend." "Tu vas te faire vacciner toi? Pauvre menteur, t'as pas honte?" Ces messages haineux, le Dr Jérôme Marty, très présent sur les réseaux sociaux et les plateaux télévisés, est désormais habitué à les recevoir. "J'ai reçu un message audio, deux messages sur Messenger, un courrier anonyme, un coup de téléphone", liste le généraliste, président du syndicat UFML. "Le dernier m'a dit qu'il allait venir me chercher, que j'aurais des problèmes. Il appelé en non masqué : il a fini en garde à vue."
Captures de messages reçus par Jérôme Marty Le succès du documentaire complotiste Hold Up et l'arrivée prochaine des vaccins contre le Covid ont entrainé la multiplication de ce type d'injures et de menaces visant les médecins. Certains ont été destinataires de lettres d'avertissement émanant d'organisations parallèles comme le Conseil national de transition, qui conteste la légitimité du président et du Gouvernement, ou de politique de vie : en participant à la campagne de vaccination, les professionnels de santé contreviendraient au Code de Nuremberg, qui réprime les expérimentations médicales effectuées sans consentement éclairé, et se rendraient ainsi coupables de génocide. "Politique de vie" appelle ainsi les citoyens à la "dénonciation publique et nominative des acteurs professionnels qui participeraient à cette expérience". "Il suffit qu'un type un peu fragile tombe là-dessus et le prenne au pied de la lettre pour aller mettre un coup de couteau à un médecin", redoute Jérôme Marty.
L'UFML appelle les médecins qui recevraient ce genre de messages à porter plainte, à faire une déclaration sur la plateforme Pharos ainsi qu'un signalement à l'Ordre et au syndicat. "Les médecins ne doivent pas rester seuls face à cela. Qui porte atteinte à un médecin porte atteinte à l'ensemble de notre profession", conclut l'UFML dans son communiqué.
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