"Collabo", "Dégage", "Crémieux, FDP", "Marseille aura ta peau"… La ligne rouge a une fois de plus été franchie ce samedi 4 septembre, lors de la manifestation anti-pass sanitaire et anti-vaccins organisée dans la cité phocéenne qui a réuni plus de 2.000 personnes dans les rues. En marge du cortège, un groupe d’individus s’en est pris au logement d’un habitant du boulevard Longchamp, Monsieur Crémieux, pensant qu’il s’agissait du directeur général de l’Assistance publique - Hôpitaux de Marseille, nommé en juin dernier à ce poste. Il s’agissait pourtant d’un homonyme. Ces manifestants ont détérioré la boîte aux lettres de ce "Monsieur Crémieux", tagué injures et menaces sur la façade. La maire, Michèle Rubirola et le Pr Jean-Luc Jouve, président de la CME à l’AP-HM, ont dans la foulée affiché leur soutien sur les réseaux sociaux à François Crémieux, ainsi qu’à son homonyme. Dans un communiqué, la Fédération hospitalière de la région Paca (FHF) a dénoncé des "invectives rageuses" et des "tags ignominieux", "suite à l’intervention très médiatisé d’un célèbre professeur de microbiologie marseillais", faisant ici référence aux propos du Pr Didier Raoult, tenu lundi 30 août sur le plateau de "Touche pas à mon poste", l’émission de Cyril Hanouna. En direct, le directeur de l’IHU Méditerranée s’est exprimé sur sa mise à l’écart de la direction de l’Institut en ces termes : "Moi, je serais plus inquiet pour le DG que pour moi ; si quelqu'un doit être inquiet, c'est lui, il devrait se calmer car les Marseillais..." En effet, François Crémieux avait fait savoir un peu plus tôt qu’il souhaitait "tourner la page" Didier Raoult, et lui trouver un successeur à la tête de l’IHU.
Condamnant les agissements inadmissibles lors de la manifestation anti-pass sanitaire, la FHF Paca a promis une "tolérance zéro" et demandé à l’Etat "d’intensifier son soutien aux établissements publics de santé, en particulier à leurs responsables confrontés à de telles intimidations, et à engager dès lors systématiquement des poursuites contre leurs autres". En effet, d’autres hôpitaux et personnels de ces établissements ou instituts ont été victimes de menaces et insultes, comme à l’hôpital de Digne-les-Bains ce week-end où on a tenté d’envahir les locaux de soins ou encore à Pau quelques jours auparavant. Des agissements qui se multiplient sur l’ensemble du territoire par ailleurs. Quelques jours après les faits, le directeur général de l’AP-HM a annoncé sur Twitter avoir déposé une plainte pour "injures publiques envers chargé de service public", "menace de crime ou délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’un chargé de mission service public". François Crémieux a également exprimé sa "solidarité avec tous ceux cibles de harcèlement, menaces, violences", dans un climat d’escalade de la violence.
Plainte déposée pour "injures publiques envers chargé de service public", "menace de crime ou délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’un chargé de mission service public". Solidarité avec tous ceux cibles de harcèlement, menaces, violences.
— François Crémieux (@FCREMIEUX) September 7, 2021
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus