Décès d’un enfant de 2 ans : un médecin anesthésiste condamné pour homicide involontaire
Le drame s’est produit il y a plus de dix ans, en mai 2012. Constatant des ronflements à répétition et des pauses respiratoires durant le sommeil de leur fils adoptif, les parents d’Oscar, inquiets, décident de consulter un médecin. Ils se rendent dans un premier hôpital en juillet 2011, qui préfère annuler l’amygdalectomie du fait de difficultés respiratoires aiguës de l’enfant de 2 ans.
L’état de l’enfant – toujours très enrhumé – ne s’améliorant pas, celui-ci est admis en avril 2012 à la clinique Saint-Augustin, à Bordeaux, pour subir l’intervention. Celle-ci se déroule sans difficulté et "selon des actes et soins techniques conformes", rapporte le quotidien Sud-Ouest. Mais à son réveil, l’enfant éprouve des difficultés à respirer. Il est alors oxygéné.
Son état semblant s’améliorer, le médecin référent en anesthésie pédiatrique – appelé le matin par ses confrères chargés de l’opération après plusieurs tentatives infructueuses d’intubation – suggère à la mère du petit garçon de lui donner un biberon. Celle-ci s’exécute. "C’est ce qui a provoqué le décès" de l’enfant, avance l’avocat de la famille, Me Jean-Christophe Coubris.
D'après Sud-Ouest, Oscar, réintubé, a été victime d’une inhalation gastrique. Après y avoir renoncé, l’anesthésiste décide de transférer l’enfant vers le CHU, dans le service de réanimation pédiatrique. Il y décédera le 8 mai. "La réintubation de l’enfant a été compliquée d’un accident d’inhalation alimentaire qui a conduit à l’arrêt cardiocirculatoire prolongé et aux lésions cérébrales sévères à l’origine du décès", a conclu la cour d’appel, reprenant l’analyse des experts.
En mai 2021, le praticien avait été relaxé par le tribunal correctionnel. La cour d’appel a cependant reconnu le 6 décembre la responsabilité pénale de l’anesthésiste et l’a condamné à 10 000 euros d’amende pour homicide involontaire. Elle a jugé que le praticien avait fait preuve d’"imprudence", "en décidant de maintenir l’enfant sous surveillance à la clinique alors que l’intervention n’avait pas apporté l’amélioration attendue sur la gêne respiratoire".
Le médecin a décidé de se pourvoir en cassation.
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