Interrogée par Hospimedia.fr, la directrice de l'Agence nationale du DPC a répondu aux mises en causes virulentes de la CSMF, critiquant la faiblesse de l'enveloppe consacrée à la formation des médecins, déjà dépensée pour 2018, alors que le gouvernement veut instaurer la recertification périodique de leurs pratiques.
"Ce que je peux dire aux médecins, c'est que nous sommes le 9 novembre (date de l'interview réalisée par Hospimedia.fr. Ndlr), les inscriptions pour 2019 s'ouvrent le 5 décembre. Tous ceux qui ont vraiment envie de faire quelque chose cette année, parce qu'il y a un congrès, une action spéciale... je les encourage à s'inscrire sur la liste d'attente. Pour les autres, il leur suffit d'attendre trois semaines et de s'inscrire dès 2019 " explique Michèle Lenoir-Salfati, la directrice de l'Agence nationale du DPC. Cette année, l'ANDPC a enregistré 10 000 inscriptions supplémentaires par rapport à l'an passé, sur les 10 professions gérées, dont environ 1 500 de plus pour les médecins, explique la directrice. Plusieurs raisons à cela : la profession se trouve à mi-chemin de l'obligation triennal et elle se dit "maintenant, il faut y aller". Michèle Lenoir-Salfaty estime que le rush va encore s'accélérer avec les annonces sur la recertification. Ensuite, la fin de l'année a toujours été traditionnellement – avant la réforme de l'agence – le moment de l'assèchement de l'enveloppe. Voyant qu'il ne s'était rien passé l'année dernière, les médecins ont repris les inscriptions, qui sont reparties à la hausse en fin d'année. Et de fait, en octobre, quatre enveloppes étaient en alerte, celles des médecins, des infirmières, des masseurs-kinésithérapeutes et des pédicures podologues. "L'État a autorisé l'agence à puiser dans ses réserves, en demandant une contrepartie aux sections professionnelles. Il s'agissait de ne pas prendre toutes nos réserves — il reste bien 14 millions d'euros (M€) comme évoqué par la CSMF — et il faut en effet que l'agence soit en mesure de répondre à une nouvelle hausse des demandes de financement d'actions l'année prochaine", explique la directrice. Cette régulation consiste à réserver les inscriptions aux primo-inscrits, ceux qui n'ont pas pu encore bénéficier d'une inscription en 2018. " Trois professions ont accepté de prendre ces mesures de régulation en contrepartie d'un allongement de leur enveloppe. Seuls les médecins — pour rappel il s'agit bien uniquement des médecins libéraux puisque le DPC des salariés est pris en charge par leur établissement — ont refusé cette régulation, ils n'ont donc pas pu avoir la rallonge", répond-elle à l'interpellation de la CSMF. Une liste d'attente est en place, où la priorité est également donnée aux primo-inscrits, au fur et à mesure des désinscriptions. "Pour les médecins, la liste a été ouverte le 7 novembre à 22 heures (…) Je crois tout de même qu'on peut dire qu'une enveloppe qui se ferme à la mi-novembre, ce n'est pas dramatique, nous sommes en fin d'année. C'est assez logique finalement. Dans le cas contraire, le budget aurait été mal calibré", conclut Michèle Lenoir-Salfaty. [Avec Hospimedia.fr]
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