
Méningites : la HAS recommande un nouvel élargissement de la vaccination
Devant l’accentuation de la recrudescence des cas de méningite en France, le Haute Autorité de santé (HAS) a décidé de recommander un nouvel élargissement de la vaccination contre les infections invasives à méningocoque (IIM).

Devant l’accentuation de la recrudescence des cas de méningite en France, le Haute Autorité de santé (HAS) a décidé de recommander un nouvel élargissement de la vaccination contre les infections invasives à méningocoque (IIM). Cela concerne à la fois la vaccination contre les sérogroupes ACWY, mais aussi celle contre le sérogroupe B. Les dernières données épidémiologiques confirment, en effet, l’augmentation des cas depuis le début de l’année, avec 184 cas, dans un contexte de recrudescence depuis 2023 (560 cas en 2023 et 615 en 2024).
Les 15-25 ans – et en particulier avec le sérogroupe B – sont actuellement particulièrement touchés, après le moins de 5 ans. Autres points marquants, on observe aussi une "augmentation continue des sérogroupes W et Y dans la population française depuis 2019 et la forte létalité du W (20 % de décès en 2024)", souligne la HAS.
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Nathalie Hanseler Corréard
Oui
Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus
En conséquence, saisie par le ministère de la Santé, l’agence a décidé de faire évoluer les règles de vaccination contre les IIM. Elle recommande tout d’abord l’extension de la vaccination obligatoire ACWY chez les nourrissons jusqu’à 2 ans, au lieu de 1 an actuellement (après 12 mois, schéma vaccinal à une seule dose). Cela concerne aussi les nourrissons de 1 à 2 ans ayant déjà reçu une vaccination complète (deux injections) contre le méningocoque C. De plus, pour ceux n’ayant pas été vaccinés contre le sérogroupe ACWY, la HAS recommande, "de manière transitoire" un rattrapage jusqu’à 3 ans.
En outre, elle appelle à renforcer la vaccination contre les ACWY chez les jeunes, actuellement recommandée chez les adolescents de 11 à 14 ans afin qu’elle devienne "effective". En effet, cette vaccination confère une longue protection et est donc efficace pendant toute la période à risque, de 15 à 24 ans. Le rattrapage vaccinal des 15 et 24 ans non encore vaccinés doit aussi être renforcé, via une campagne organisée sur deux ans. Pour l’agence sanitaire, "cette mesure est en effet cruciale, non seulement pour protéger cette population, mais aussi pour induire une protection collective".
Par ailleurs, concernant la vaccination contre le méningocoque B (déjà obligatoire jusqu’à 2 ans), la HAS recommande "de manière transitoire" un rattrapage vaccinal jusqu’à 5 ans chez les enfants n’ayant pas été vaccinés (à partir de 2 ans, schéma à 2 doses avec 1 mois d’intervalle minimal).
Et chez les enfants plus âgés, elle préconise de rembourser cette vaccination anti-B chez les 15 à 24 ans qui la désirent, mais pas de la recommander à tous les adolescents, "en raison de la durée courte de cette protection (trois à cinq années), de la nécessité d’administrer deux injections et de l’absence d’efficacité du vaccin à conférer une protection collective indirecte aux populations non vaccinées". Si une vaccination est effectuée chez l'adolescent, il est recommandé de la faire à partir de 15 ans, ajoute la HAS.
Références :
D’après la Haute Autorité de Santé (HAS, 18 mars)
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