Climat de terreur au bloc : une trentaine d'infirmières du CH de Roubaix portent plainte
Subissant depuis le début des années 2000 le comportement violent d'un chirurgien, une trentaine de soignants de l'hôpital de Roubaix viennent de déposer plainte pour harcèlement et exposition aux risques psychosociaux.
"Nous voulons pouvoir poursuivre notre mission dans des conditions relationnelles normales qui respectent notre intégrité physique", écrivent les plaignants dans un communiqué commun cité par La Voix du Nord. Nous en appelons à la justice pour qu’elle soit rendue et que l’auteur des faits soit poursuivi et sanctionné comme tout un chacun pour des faits graves, avérés et répétés." "L'auteur" visé est un chirurgien d'une cinquantaine d'années, chef de service à l'hôpital de Roubaix. Il est accusé d'avoir fait régné un climat de terreur au bloc depuis le début des années 2000. La vingtaine de témoignages adressées à la direction de l'hôpital font état d'humiliations, surtout des femmes, et de maltraitances d'agents, mais aussi de patients. Une infirmière raconte ainsi qu'au cours d'une opération, le chirurgien aurait placé son bistouri sous sa carotide. D'autres soignants rapportent avoir été témoins d'insultes et de gifles assénées à des patients sous anesthésie. Une pétition avait été lancée contre lui dès 2003. Dix ans plus tard, le chirurgien était mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle Mais aucune plainte n'avait été déposée. Les soignants, soutenus par la CGT, dénoncent "la passivité voire la complicité des autorités compétentes". Ce n'est qu'en janvier dernier que la commission médicale d'établissement s'est décidée à agir : le médecin a été suspendu de ses fonctions, interdit d'accès au bloc opératoire. Leurs témoignages l'incriminant ont été transmis au Centre national de gestion, qui gère la carrière des médecins hospitaliers, et à l'Ordre des médecins. Pour briser "l'omerta", les infirmières ont décidé de porter plainte contre X. Une précaution utile tant les faits de harcèlement sont difficiles à prouver : si la personne mise en cause est innocentée, elle pourrait se retourner contre les plaignants et demander des dommages et intérêts pour "dénonciation calomnieuse". [avec lavoixdunord.fr]
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