Comme ils l’avaient convenu avec Agnès Buzyn, quatre médecins “démissionnaires”, membres du collectif Inter-Hôpitaux ont rencontré le nouveau ministre de la Santé. “La délégation a dès le départ précisé qu’elle n’était pas là pour négocier mais pour entendre si le ministre avait des mesures nouvelles à annoncer, qu’ils pourraient relater aux autres membres du CIH”, écrivent Agnès Hartemann, Jean-Luc Jouve, Xavier Mariette et Cécile Vigneau dans un communiqué. “Au début de la réunion, le ministre a vanté l’argent débloqué récemment pour les petits investissements. Nous lui avons dit que même si c’était utile pour certains hôpitaux, c’était très insuffisant et que cela ne répondait pas à l’urgence actuelle et aux revendications du CIH”, poursuivent-ils. Pendant cette réunion, Olivier Véran leur a ainsi fait plusieurs propositions. La première porte sur un taux de remplacement à assurer à 100% de manière systématique et sur la transparence des arrêts de plus de 48 heures sous le contrôle de la disponibilité de la ressource physique, y compris arrêt pour grossesse. Ces propositions devraient être faites d’ici fin avril.
Le ministre s’est également engagé à...
proposer des mesures d’attractivité pour le personnel soignant, qui devraient passer par une augmentation des salaires “mais après une étude de comparaison des salaires des personnels dans les pays européen”, note le communiqué. Reprise de la dette Gros enjeu, “l’argent disponible par la reprise de la dette serait d’environ 1 milliard d’euros par an pendant 3 ans”. Les résultats de la mission IGAS-IGS seront également partagés d’ici fin mars avec les représentants des hôpitaux.“Le ministre parle d’une possibilité théorique d’utiliser cet argent pour les ressources humaines (recrutement ou augmentation de salaire)” et s’est aussi dit prêt à “ouvrir des discussions avec l’ensemble des représentants des personnels hospitaliers incluant le collectif Inter-Hôpitaux sur l’utilisation de ces crédits”, expliquent les médecins reçus. Ces discussions, qui auront lieu en avril, devront déterminer si l’utilisation de ces crédits sera faite selon des mesures nationales ou décentralisées dans chaque hôpital. D’après le ministère, chaque hôpital connaîtra le montant de sa reprise de dette d’ici juin. Quant au modèle économique, le ministre a concédé que “la T2A n’était pas adapté aux maladies chroniques et à la réanimation”. Il s’est donc engagé à la diminuer de 50% en 2022. Enfin, pendant cette discussion, Olivier Véran a reconnu qu’il fallait “redonner du sens à la notion de service et d’équipe” et à déclarer souhaiter qu’une co-direction entre un directeur administrateur et un directeur d’hôpital soit possible. De son côté, le ministère a indiqué qu’Olivier Véran souhaitait “poursuivre la concertation et l’amplifier à travers une enquête nationale ouverte à tous les hospitaliers et des débats dans les territoires”. L’objectif : “mieux identifier les besoins des établissements de santé et les prioriser dans la déclinaison des mesures du plan Hôpital”. Une nouvelle rencontre est prévue dans deux mois.
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