Nécrose de la verge après une opération : une mère porte plainte pour "non-assistance"

13/09/2017 Par Fanny Napolier

Une mère a porté plainte contre un médecin de l'hôpital de Bourges. Il aurait refusé de prendre en charge son fils, victime d'une complication après une opération dans un autre établissement.

Une mère a porté plainte, courant août, pour "non-assistance à personne en danger", contre un médecin de l'hôpital de Bourges. Elle lui reproche d'avoir refusé de prendre en charge son fils, souffrant d'une complication post-opératoire, au motif qu'il avait été opéré dans un autre établissement. Les faits remontent au 11 juillet. L'adolescent est opéré d'une posthectomie en raison d’un phimosis douloureux. L’opération à lieu dans une clinique de Saran (Loiret). Dès l’après-midi, le patient est de retour au domicile familial, à Bourges, à une centaine de kilomètres de la clinique. Mais dans l'après-midi, la verge de l'enfant devient bleue, puis noire, assure la mère dans sa plainte. Elle appelle la clinique, qui lui demande de venir immédiatement. "Je dis à mon interlocutrice que nous sommes à Bourges, à 1h15. On me conseille de contacter au plus vite le Samu et d’aller aux urgences les plus proches", indique la mère. Les médecins du Samu redoutant une nécrose, préviennent les urgences du centre hospitalier de Bourges. Dès son arrivée, l'adolescent est placé dans un box. Mais l'urologue qui vient ausculter le garçon aurait refusé de le prendre en charge. "Ce n’est pas moi qui l’ai opéré, vous vous débrouillez avec celui qui l’a opéré", aurait répondu le médecin, selon des propos rapportés par la mère dans sa plainte. Le médecin de Saran, qui a opéré l'enfant est joint par téléphone. La mère et son fils partent alors en direction de la clinique. Là, le patient est placé sous anticoagulants et transféré au centre hospitalier d'Orléans. On informe la mère qu'une intervention chirurgicale et une amputation partielle de la verge sont envisagées. Le lendemain, une stagnation de la nécrose est constatée et l’amputation évitée. Après "onze séances en caisson hyperbare au centre hospitalier universitaire d’Angers", la nécrose se résorbe. La direction du centre hospitalier de Bourges dit n’avoir pas été informée de cette plainte. "Pour moi, aucune faute ne peut être retenue contre l’hôpital ou le docteur, affirme le Dr Olivier Michel, président de la commission médicale d’établissement. Il est allé au chevet du patient, l’a pris en compte, l’a examiné, s’est entretenu avec le médecin qui a effectué l’opération et, lors d’une décision collégiale avec le médecin urgentiste, a décidé de l’envoyer à Saran. Quand il y a une complication chirurgicale, on privilégie toujours la reprise par le chirurgien initial, sauf urgence vitale." Le Dr Michel ajoute que "l’hôpital de Bourges ne dispose en plus pas de la permanence des soins en urologie. Cela signifie que si les gens viennent aux urgences, il faut les transférer." Une enquête de police a été ouverte contre X pour blessures involontaires par le procureur de la République de Bourges. [Avec Larep.fr]

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