37. C’est le nombre de décès inattendus recensés aux urgences par le Samu. Et ce, sur une durée de cinq semaines seulement. Certains sont survenus lors d’un séjour prolongé, "dans l’attente d’une prise en charge ou d’une hospitalisation", ou en préhospitalier, "faute d’engagements de Smur lié à leurs fermetures", indique le président du Samu-Urgences de France, dans une lettre adressée à François Braun. "Ce recensement montre, s’il était encore nécessaire, combien nos organisations deviennent potentiellement dangereuses, par défaut de moyen, défaut de surveillance, ou surcharge démesurée de nos services", déplore le Dr Marc Noizet, qui a succédé au désormais ministre de la Santé.
"Monsieur le Ministre,
Nous avons dénombré 37 décès inattendus, nos organisations deviennent potentiellement dangereuses.
Nous demandons une action urgente et incisive"#urgences #crise #danger @Sante_Gouv @FrcsBraun pic.twitter.com/1SOUy6feds— Samu-Urgences France (@SUdF_Officiel) January 11, 2023
A plusieurs reprises, le Samu a alerté le Gouvernement et son ministre de tutelle sur la "profonde altération des conditions d’exercice" aux urgences, entrainant inexorablement une dégradation des prises en charge. Les patients sur les brancards sont de plus en plus nombreux. Les équipes, "épuisées", sont "dans l’incapacité de gérer le flux soutenu des nouveaux consultants et ce stock perpétuel de patients en attente de lit d’hospitalisation". C’est pour provoquer une "prise de conscience" de l’exécutif que SudF a démarré ce terrible recensement le 1er décembre dernier. Arrêts de travail en masse "Nous venons de franchir un nouveau pas dans l’expression du mal-être, de la souffrance, de la perte de sens des professionnels des urgences", signale le Dr Noizet, alors que les arrêts maladie de soignants se multiplient : à Creil, Thionville, Sarreguemines, St Avold, Vienne, Orsay, Pontoise… "et prochainement d'autres encore". Un "cri de désespoir" dans le but de "provoquer un électrochoc", observe le président du Sud, qui indique accompagner 4 autres services "qui sont dans la même démarche", afin d’éviter une généralisation des arrêts maladie collectifs.
"Nous exerçons auprès de vous notre devoir d'alerte, pour vous signaler à nouveau la pénibilité actuelle de l'exercice dans les services d'urgences essentiellement occasionnée par l'insuffisance de lits d'hospitalisation, et le risque d'une réelle épidémie de ces arrêts de travail en masse engendrant un effet domino de proximité par report d'activité et mettant en danger nos populations", écrit le patron du Samu à son prédécesseur. Celui-ci déplore par ailleurs que les cellules de crise des ARS ne soient "pas ou insuffisamment opérationnelles". Au pied du mur, il réclame de fait "une action urgente et incisive auprès de tous les établissements de santé pour la mise en œuvre des solutions immédiates permettant de procurer à chaque SAU des solutions d'hospitalisation en adéquation avec leur besoin journalier minimal en lit". Si cette action n’est pas envisageable, "nous soutiendrons le recours généralisé au plan blanc et à la déprogrammation", ajoute le Dr Noizet.
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