Omicron menace "de nous retirer 1000 à 1500 infirmières" : le directeur de l'AP-HP craint une vague d'arrêts maladie
Alors que le variant Omicron, plus contagieux, est désormais majoritaire en France, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) s'attend à un mois de janvier particulièrement houleux. Car si ce nouveau variant, qui semble surtout générer des formes légères de Covid, n'engendrera pas forcément plus d'hospitalisations, il risque néanmoins de décimer les équipes soignantes. "Nos collègues britanniques nous ont prévenus qu'avec Omicron, 25 % de leurs soignants avaient été arrêtés. Cela n'a plus rien à voir avec la première vague, où l'absentéisme avait augmenté de 3 points à 11 %", s'inquiète Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP, dans une interview accordée aux Echos. Moins sévère mais plus contagieux que le variant Delta, le variant Omicron "frappe déjà un grand nombre de nos soignants avec des formes légères, reflétant une incidence proche de celle de la population générale", note le directeur général. Résultat : "Le taux d'absentéisme augmente fortement, avec des arrêts maladie qui se multiplient et aucune équipe complète." Ce phénomène risque de s'ajouter à la pénurie de personnels, notamment infirmiers. "Un peu comme si Omicron menaçait de retirer 1.000 à 1.500 infirmiers de nos établissements - sachant qu'il en manque déjà autant", résume Martin Hirsch. Maintien au travail possible si pas de toux ou éternuements Dans ce contexte, se pose la question de continuer à faire travailler les soignants testés positifs. D'après les dernières recommandations du Haut Conseil de santé publique (HCSP), datées du 24 décembre dernier, "en cas de risque de rupture de la continuité de l’offre de soins", il est possible de "déroger à l’éviction d’un professionnel de santé infecté par le SARS-CoV-2 et asymptomatique, en l’absence d’alternative possible". Dans une situation de tension "encore plus forte" "une dérogation supplémentaire pour les professionnels de santé pauci-symptomatiques, sans aucun symptôme respiratoire des voies aériennes supérieures à l’origine d’une forte excrétion virale à type de toux ou d’éternuements" peut être envisagée, tranche le HCSP. Mais le maintien au travail "crée aussi de nouvelles difficultés, pour éviter les clusters et les contaminations nosocomiales qu'il faut prendre en compte", relève Martin Hirsch dans Les Echos. Quoi qu'il en soit, "ça va tanguer", prévient ce dernier. [avec lesechos.fr]
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