Réintégration des soignants suspendus : Macron a-t-il changé d'avis ?
Alors que les alertes se font de plus en plus nombreuses, Emmanuel Macron s’est rendu au centre hospitalier de Cherbourg, mardi 31 mai, où il a annoncé le lancement d’une mission d’un mois visant à diagnostiquer la crise des urgences et à proposer des pistes pour y répondre. Confiée au Pr François Braun, président du Samu-Urgences de France et ancien référent santé d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, cette mission "aura vocation à expliquer, territoire par territoire, là où sont les manques [en particulier de personnels, NDLR], de pouvoir les chiffrer", a-t-il détaillé mardi.
Face aux fermetures à la chaîne de services d’urgences sur l’ensemble du territoire – 120 SAU ont été contraints de réduire leur activité faute de bras, le chef de l’Etat a été interrogé sur une éventuelle réintégration des soignants suspendus pour renforcer les effectifs. "En toute honnêteté, la réintégration des soignants non vaccinés n’est absolument pas une réponse au problème que nous posons aujourd’hui. Elle n’a pas cette magnitude", a-t-il déclaré à la presse.
La réintégration des soignants non-vaccinés "n'est absolument pas une réponse" à la crise des urgences affirme Emmanuel Macron pic.twitter.com/pDLSTo3hNw
— BFMTV (@BFMTV) May 31, 2022
Fin avril, le Président de la République avait indiqué qu’il envisagerait de réintégrer ces personnels non-vaccinés contre le Covid lorsque la phase aiguë sera derrière nous. Alors que certains acteurs de la santé – dont le Pr Patrick Pelloux – ont pris position en faveur de la réintégration de ces soignants face à la crise hospitalière, il semble toujours hésitant. "Je pense qu’il faut savoir raison garder. C’est un problème totalement différent. J’attendrai que le Conseil scientifique dise qu’on est entré dans une phase endémique qui permet sans difficulté ce retour", a ajouté Emmanuel Macron.
Déontologie
Le chef de l’Etat ne s’est pas gardé de lancer une pique aux professionnels de santé non vaccinés. "Vous avez aussi souvent des soignants qui ont un rapport au soin et à la déontologie qui est très marginal par rapport au reste de leurs collègues, puisqu’on a aujourd’hui une situation où plus de 95% des soignants qui se sont vaccinés parce qu’ils considèrent que c’était leur devoir, leur responsabilité, leur rapport à la déontologie médicale."
Accompagné de la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, il a dit vouloir aller "au bout de cette logique, par la pédagogie et la conviction, du rapport à la vaccination chez les soignants parce que chaque année on avait aussi trop peu de vaccinés contre la grippe". "Si on veut améliorer et réduire la charge sur le système de soins, il y a deux réponses entre autres : la prévention et la vaccination. Utilisons les armes que nous avons", a-t-il plaidé.
[avec BFMTV]
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