A quelques mois de l’élection présidentielle, la Fédération hospitalière de France a dévoilé ce jeudi 5 nouvelles ambitions afin de réinventer le système de santé, que la crise sanitaire a mis à mal. Après avoir partagé 10 propositions autour de l’accès aux soins (installation, PDSa…), de la formation des médecins et de la prévention, ces nouvelles mesures concernent cette fois-ci l’Assurance Maladie et l’autonomie. Le premier volet de ces nouvelles propositions concerne l’Assurance maladie. Dans ce cadre, la FHF souhaite "simplifier la facturation" en instaurant une facturation directe à l’Assurance maladie obligatoire de 100% de toutes les prestations de soins réalisées à l’hôpital. Cela permettra selon la fédération de dégager du temps médical. Elle suggère par ailleurs de "garantir l’absence de reste à charge" pour les patients, afin d’éviter le "non-recouvrement". Par ailleurs, elle souhaite réintégrer "la prestation de chambre particulière dans le modèle classique de facturation". Enfin, elle propose un grand débat national sur l’avenir du système de protection sociale "pour une organisation à la hauteur des enjeux de santé publique". Donner les moyens d’accompagner dignement les personnes âgées Alors que la population vieillit, la FHF appelle à une "véritable loi d’orientation grand âge et autonomie", "dès le début du prochain quinquennat". Elle expose 4 ambitions à ce sujet. D’abord, elle suggère d’identifier de nouvelles ressources de financement afin de les affecter progressivement à la branche autonomie. Mais aussi d’adapter l’offre d’accompagnement aux attentes et parcours de vie des seniors. Il est en ce sens nécessaire, de garantir une "offre diversifiée et accessible dans tous les territoires", écrit la FHF. Sur la gestion des structures spécialisées, la fédération veut "simplifier les modalités de pilotage, de gouvernance et de tarification des établissements et des services pour personnes âgées", et leur "donner les moyens" "d’accompagner dignement les personnes âgées". Pour adapter l’offre d’accompagnement aux souhaits des personnes âgées, la FHF juge indispensable d’investir massivement dans la prévention de la perte d’autonomie. Elle appelle à faire de l’amélioration de l’espérance de vie sans incapacité "un objectif prioritaire". Cela passe également par la simplification des parcours, et un travail nécessaire pour éviter les ruptures de prises en charge. Autre mesure souhaitée : la création de 10.000 nouvelles places en Ehpad et dans les services à domicile chaque année. La fédération veut également donner plus de moyens à tous les établissements et services "en volume et en expertise". Cela passe par la création de 20.000 postes d’ici 2026, un socle minimum de temps médical et paramédical pour tous les Ehpad, ou encore "l’intervention et l’appui des dispositifs hospitaliers en Ehpad" qu’il faut faciliter selon elle. Il apparaît également nécessaire de "faire évoluer les modes de tarification pour les adapter aux besoins des personnes en facilitant le passage au tarif global des établissements qui le souhaitent". La FHF rappelle par ailleurs que les "Ehpad publics sont les garants d’une offre accessible au plus grand nombre sur le plan financier et géographique". Il "convient de conforter" cette offre, soutient-elle. Les 30 mesures préconisées par la FHF seront regroupées début mars sous la forme d’un livret de synthèse et de façon exhaustive sur le site internet dédié : ambitionsanté2022.fhf.fr. A l’occasion de la "Journée des hospitaliers", le 17 mars – soit deux ans après le premier confinement, elle organisera par ailleurs un débat avec les candidats à la présidentielle, auxquels elle remettre ses propositions.
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