Affaire de l'anesthésiste "empoisonneur" : 42 autres cas passés au crible
Hier, le Dr Frédéric Péchier était de retour devant la chambre d'instruction de la cour d'appel de Besançon. Cet anesthésiste renommé est accusé d'avoir sciemment empoisonné au moins sept patients entre 2008 et 2017, dont deux sont décédés. Clamant son innocence, il se dit victime d'une vengeance interne.
"L’évolution du dossier démontre que ce qui est mis en avant depuis un an et demi est avant tout une construction intellectuelle des enquêteurs", plaide Me Randall Schwerdorffer, avocat du Dr Frédéric Péchier. Pointant "l'absence d'indices graves et concordants", il a demandé, pour la seconde fois, à ce que son client soit placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté, rapporte Le Parisien. Les juges se prononceront d'ici au 28 novembre. Le praticien âgé de 46 ans est accusé d'avoir volontairement empoisonné sept patients à la Clinique Saint-Vincent de Besançon et à la Polyclinique de Franche-Comté. Pour mieux les sauver, tel un pompier pyromane. Mais deux patients sont décédés. L'un d'entre eux, un homme de 52 ans, avait dans son corps cinq fois la dose mortelle de lidocaïne. C'est un autre cas qui a éveillé les soupçons. Celui d'une femme de 37 ans qui a passé 5 jours dans le coma suite à une opération du dos. Une dose létale de chlorure de potassium a été retrouvée dans ses poches d'injection. Une expertise a d'ores et déjà confirmé les séquelles neurologiques liés à cette intervention. D'après Le Parisien, les enquêteurs examinent 42 autres accidents graves dans lesquels l'anesthésiste pourrait être impliqués. Soulignant l'absence du médecin lors de deux des cas pour lesquels il est accusé, les avocats du Dr Péchier émettent l'hypothèse d'une vengeance interne, en désignant un autre anesthésiste de la clinique. "Tout le monde à la clinique le disait : c’était lui le meilleur ! Il n’avait certainement pas besoin de ça pour nourrir son ego", plaide Me Schwerdorffer. "C’est très désagréable pour ce médecin qui se sent déjà trahi de voir, en plus, son nom jeté en pâture", souligne son autre avocat, Me Jean-Paul Lorach. [avec leparisien.fr]
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