Il avait engagé des hommes de main pour se venger de son kiné : un homme condamné à 10 ans de prison
L'homme qui avait eu recours à des hommes de main géorgiens pour se venger de son kinésithérapeute qu'il tenait responsable de son handicap a été condamné à dix ans de prison par la cour d'assises de Paris, mardi 7 mai.
Dix ans de prison, assortis d'une période de sûreté aux deux tiers. C'est la peine à laquelle a été condamné un professeur de musique mardi par la cour d'assises de Paris. L'homme qui avait engagé des hommes de main géorgiens pour se venger de son ancien kiné a été reconnu coupable de complicité de violences volontaires aggravées. Il était absent lors du verdict. Plusieurs sources ont indiqué qu'il était hospitalisé depuis lundi. Considéré comme étant en fuite, un mandat d'arrêt a été décerné à son encontre.
Six autres coaccusés ont été condamnés par la cour d'assises à des peines allant de deux à dix ans de prison. Deux autres personnes ont été acquittées. La plupart étaient jugées pour "tentative de meurtre en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Mais la cour a requalifié les faits en "violences volontaires aggravées ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieur à huit jours" et "complicité. Elle n'a pas retenu l'"association de malfaiteurs". Trois personnes de nationalité géorgienne comparaissaient par défaut.
Les faits pour lesquels le professeur de musique a été condamné ont eu lieu le 6 mai 2019. Ce matin-là, un kiné traverse une rue du 16e arrondissement de Paris pour se rendre à son cabinet quand une voiture ayant ralenti pour le laisser passer accélère soudainement, et le renverse. Le véhicule prend aussitôt la fuite. Le professionnel de santé s'en sort miraculeusement avec un simple hématome au pied et un traumatisme à la jambe. Les soupçons sont rapidement portés sur un ancien patient de la victime, le professeur de musique.
Ce dernier l'accusait d'avoir pratiqué dix ans auparavant une mauvaise manipulation l'ayant, selon lui, handicapé. L'homme l'avait attaqué devant le Conseil de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes et obtenu, au terme de plusieurs expertises médicales, que le kinésithérapeute lui verse 30 000 euros.
Durant l'enquête, des écoutes téléphoniques ont permis de constater que cet ancien patient nourrissait toujours un désir de vengeance contre le kiné. Les enquêteurs ont également établi que sa compagne et le père de cette dernière, tous deux Géorgiens, avaient servi d'intermédiaires pour recruter des hommes de main, également Géorgiens, pour s'en prendre au professionnel de santé.
Lors de son procès, comme durant l'instruction, le professeur de musique a reconnu avoir été animé d'une "rancœur persistante" à l'égard de son ancien kiné, mais a nié avoir commandé l'agression, rejetant la faute sur son ancienne compagne. Cette dernière a reconnu avoir servi d'intermédiaire pour recruter des hommes de main mais a assuré avoir agi "sous l'emprise" de son ex-conjoint. Elle a été condamnée à trois de prison, dont 18 mois avec son sursis. Son père a écopé de quatre ans d'emprisonnement.
Les deux Géorgiens à bord de la voiture ayant percuté la victime ont été condamnés à dix ans également.
[avec AFP]
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