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Mort de Naomi Musenga : l'opératrice du Samu sera jugée pour "non-assistance à personne en danger"

L'opératrice du Samu qui avait raillé Noami Musenga, lors de son appel en décembre 2017, sera jugée pour "non-assistance à personne en danger". Son procès aura lieu le 4 juillet prochain au tribunal judiciaire de Strasbourg.

29/05/2024 Par Chloé Subileau
Faits divers / Justice
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C'est un "soulagement" pour la famille de Noami Musenga. Après six années de procédure, l'opératrice du Samu de Strasbourg qui avait raillé la jeune femme de 22 ans au téléphone en 2017, avant qu'elle ne meurt quelques heures plus tard à l'hôpital, va être jugée pour "non-assistance à personne en danger". Elle sera, en effet, jugée "pour s'être abstenue volontairement de porter secours à Mme Musenga", a expliqué le parquet à l'AFP. Le juge d'instruction a par ailleurs décidé d'un non-lieu pour les charges d'homicide involontaire.

Naomi Musenga, mère d'un enfant, est décédée le 29 décembre 2017 à l'hôpital de Strasbourg, après avoir été prise en charge avec "un retard global de près de 02h20", d'après les conclusions d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Selon les expertises scientifiques réalisées dans le cadre de l'enquête, il n'existe toutefois "pas de lien de causalité" entre la négligence dans la prise en charge par l'opératrice de la mère de famille et le décès de cette dernière. Naomi Musenga se trouvait "déjà au-delà de toute ressource thérapeutique au moment de l'appel" au Samu selon les experts, affirme le parquet.

Il est alors reproché à l'opératrice de "ne pas avoir respecté les protocoles" de prise en charge et "les bonnes pratiques" du Samu. Son procès se tiendra le 4 juillet au tribunal judiciaire de Strasbourg.

"On est soulagé qu'il y ait une date"

 

Une décision attendue par la famille de la victime. "On est soulagé qu'il y ait une date, qu'il y ait une possible condamnation", a ainsi réagi sa sœur, Louange Musenga. "Nous attendons cela, parce qu'il faut que nous passions à autre chose. Depuis plusieurs années, je n'ai pas eu de vie correcte, je ne pensais qu'à ça tout le temps".

Reste un regret : que l'opératrice soit la seule personne à être renvoyée devant un tribunal. "Il y a toute une chaîne de responsabilité qui n'a pas été pointée", a estimé la sœur de la victime, auprès de l'AFP. "Vous pouvez regarder le rapport de l'Igas, il soulève vraiment les dysfonctionnements graves qu'il y avait au niveau de l'hôpital", a-t-elle ajouté.

L'avocat de l'opératrice, Me Olivier Grimaldi, a également regretté qu'aucune instance ne soit poursuivie. "Vu l'état psychologique de cette dame [sa cliente, NDLR], on ne peut qu'être surpris qu'elle soit la seule mise en cause dans ce dossier", a-t-il indiqué. "Dans un hôpital, il y a une chaîne de responsabilité. Beaucoup auraient dû faire face à leurs responsabilités, ne pas laisser une agente de catégorie C toute seule face aux faits qui se sont déroulés".

 Après la mort de Naomi Musenga, deux expertises ont été menées. La première, dénoncée par la famille de la victime, avait conclu à un décès consécutif à une "intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours". La deuxième, elle, a réfuté ces conclusions, évoquant un accident vasculaire digestif ayant entraîné une hémorragie. Une troisième expertise a été demandé en début d'année par la famille, mais a depuis été refusée.

[avec AFP] 

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