Soirées libertines avec des patients et trafic de drogue : deux ans de prison pour un médecin généraliste
Le praticien, âgé de 62 ans, organisait des soirées libertines homosexuelles, au moins trois fois par semaine dans sa résidence secondaire, un appartement du camp naturiste du Cap d'Agde. Les participants, qui étaient aussi ses patients, y trouvaient tout type de drogue, mais en grande partie de la drogue de synthèse (3-MMC et GHB) et de l'herbe de cannabis achetée sur internet. Malgré les écoutes téléphoniques, les filatures, les SMS échangés avec une dizaine de clients, malgré le matériel de pesage, l'argent liquide et la drogue retrouvés à son domicile et dans son cabinet médical… Le généraliste a nié en bloc. Trois kilos de stupéfiants Consommateur de drogue depuis 25 ans, il était connu pour organiser des soirées libertines au Cap. La drogue était achetée sur internet avant d’être mise à disposition dans son appartement. Chacun y participait financièrement. Trois kilos de stupéfiants auraient ainsi été écoulés d’après les enquêteurs, un chiffre d’affaires estimé entre 30.000 et 75.000 euros.
Mais le prévenu a réfuté les accusations de dealer. Il a accusé les enquêteurs de l'avoir malmené pour avoir des aveux. "Chacun amenait sa drogue, a insisté le médecin à la barre du tribunal, puis nous la mettions tout dans une assiette commune. J'achetais de l'alcool et les repas pour bien recevoir mes amis. La drogue, c'était pour assurer toute la soirée, pour que ce soit plus festif. En tant qu’hôte, je ne voulais pas...
que mes fêtes soient tristes. Mais c'est un mensonge de dire qu'il y avait de la cocaïne. Il n'y en a jamais eu. Et malgré tout, en tant que médecin, je surveillais les prises de mes comparses pour qu'il n'y ait pas d'accident. Je consignais tout sur un carnet pour surveiller et éviter tout accident." L'avocat du généraliste a ainsi tenté de démontrer qu'il s'agissait d'une consommation de drogue dans un cercle privé. "Mon client, qui avait à l’époque un salaire proche des 90.000 euros, n’a pas cherché à s’enrichir." "Vous avez préféré empoisonner plutôt que de soigner les gens" Un mandat de dépôt a été réclamé par le parquet. Mais il n'a pas été suivi des faits. A l'issue de l'audience, le président a confirmé au prévenu : "Le tribunal n'a pas considéré que votre place était en prison ce soir. Mais il s'est longuement interrogé. Ce sont des faits d'une extrême gravité qui ont été jugés du fait de votre statut de médecin. Vous avez préféré empoisonner et trafiquer plutôt que de soigner les gens." Le médecin est donc reparti libre avec interdiction d’exercer sa profession pendant cinq ans, interdiction de fréquenter le Cap d’Agde pendant la même durée et d’être en contact professionnellement avec des mineurs. Le prévenu qui souhaitait travailler en lien avec des enfants car il avait été enseignant avant de devenir médecin ne pourra donc pas le faire. "La probité de votre personne est entachée par vos agissements. (…) Vous ne pouvez plus enseigner", a jugé le président. [Avec Francebleu.fr et Midilibre.fr]
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