Les faits remontent à 2017. Le 6 avril, une octogénaire est amenée aux urgences de la clinique Saint-Michel de Prades, dans les Pyrénées-Orientales. Elle souffre de violents maux de ventre. Un scanner révèle une distorsion et une inflammation du côlon, laissant penser à une occlusion intestinale. Alors que le service fait face à une forte pénurie de personnel, elle est accueillie par un médecin, qui la place sous morphine et contacte le chirurgien de garde. Quelques heures plus tard, voyant l’état de la patiente se dégrader, une infirmière donne l’alerte et rappelle le chirurgien. “Je l’ai préparée à la pose de deux sondes, une naso-gastrique et l’autre urinaire”, confie-t-elle anonymement à L’Indépendant. “Mais la pression était si forte que le corps a voulu tout expulser et le cœur a lâché.” La patiente est décédée. “Ces actes, qui se pratiquent sous prescription médicale” correspondent pourtant “à un protocole classique”, regrette la soignante qui dénonce une erreur médicale. Mais le problème, c’est que le médecin en question n'appartient en réalité pas au service… Selon la petite-fille de l’octogénaire, c’était “un faux professionnel”. “Il avait obtenu un diplôme dans son pays, mais qui n’avait pas été validé en France, où il n’était pas autorisé à exercer.” La famille a porté plainte, mais la procédure en justice a débouché sur un non-lieu, “faute d'éléments suffisamment caractérisés”. Le chef de service d’abord radié à vie La justice ordinale s'est, elle aussi, emparée de l’affaire. Après vérification, la chambre disciplinaire de l’Ordre confirme les propos de la petite-fille de la défunte. “Le médecin concerné n’est inscrit à aucun tableau départemental, il ne figure pas non plus sur la liste des prestataires de service tenue au niveau national”, dénonce le président du Cdom auprès du quotidien local. Dans ce cas, l'instance n’est donc pas compétente pour instruire le dossier. Le chef de service à quant à lui été condamné à la radiation à vie pour avoir sous-traité des gardes à des praticiens non-déclarés. Après avoir fait appel, le médecin a vu sa peine réduite à une simple interdiction d’exercer d’un an. Il est à nouveau en exercice aujourd’hui. [avec l’Indépendant]
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M A G
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