Pour Agnès Buzyn, "le vin est un alcool comme les autres"

12/02/2018 Par Aveline Marques
Politique de santé

Les propos tenus par la ministre de la Santé mercredi dernier sur France 2 ont hérissé la filière vigneronne, et provoqué des réactions mitigées chez les médecins. La ministre de la Santé était l'invitée, mercredi 7 février, de l'émission "Alcool: un tabou français". Dénonçant "la forte ambivalence" de la société française, Agnès Buzyn a clairement choisi son camp : face aux dangers de l'alcool, il ne saurait y avoir de "spécificité culturelle". Même consommé avec modération, "l'alcool est mauvais pour la santé", a-t-elle martelé, estimant qu'il fallait revoir les messages de prévention en ce sens.   "Le vin est un alcool comme les autres"   Et pas question de faire une exception pour le vin. "L’industrie du vin laisse à croire aujourd’hui que le vin est différent des autres alcools. Or, en termes de santé publique, c’est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, de la vodka ou du whisky. Il y a zéro différence !", a lancé la ministre de la Santé, dénonçant la croyance selon laquelle "le vin serait protecteur, apporterait des bienfaits". "C’est faux. Scientifiquement, le vin est un alcool comme les autres." Des propos qui ont fait  vivement réagir les défenseurs des vignerons. "Si la ministre et le gouvernement touchent au vin, nous passerons à l'action. Tout le monde est derrière nous. Nous comptons aussi sur le soutien du Président de la République qui a déclaré boire régulièrement du vin", a déclaré à La Dépêche du Midi Frédéric Rouanet, président du syndicat des vignerons de l'Aude. Même combattivité affichée par le sénateur de l'Aude Roland Courteau (PS) : "Avec le groupe Vigne et Vin, composé de sénateurs, dont je suis le vice-président, nous allons organiser une action en direction de la ministre de la Santé et de la présidence de la République. Outre le débat contestable sur les questions de santé, il n'est pas concevable d'entendre un membre du gouvernement faire fi des 10 milliards d'excédent commercial et des 800 000 emplois directs et indirects générés par la filière vin". Sur les réseaux sociaux, plusieurs médecins ont salué le courage politique de leur consœur.

 

Pour l'UFML du Dr Marty, en revanche, "la prévention de l’alcoolisme et de ses conséquences ne justifie pas l’insulte faite à nos terres". "Le vin est à boire avec modération est une phrase claire : un verre ça va 3 bonjour les dégâts était un slogan efficace. Le binje drinking est un danger absolu faisons porter la communication là-dessus", a commenté de son côté Jean-Paul Hamon, président de la FMF. "Une campagne faite avec modération ou avec 'tact et mesure' serait infiniment plus efficace que de rallumer la guerre du vin." [avec sudouest.fr et ladepeche.fr]  

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