"Aujourd'hui, mon urgence est de gérer la canicule et son impact, je pense que la décision peut attendre encore quelques jours", a déclaré Agnès Buzyn sur France 2 jeudi matin. Alors que la commission de la transparence de la HAS a publié ce vendredi matin son avis prônant le déremboursement de l'homéopathie, la ministre de la Santé souhaite se donner le temps de la réflexion avant de prendre sa décision. "Les décisions sur le déremboursement des médicaments peuvent se prendre quelques jours ou quelques semaines après l'avis de la Haute autorité de santé. Je rappelle que pour les médicaments anti-Alzheimer la décision a été prise pratiquement un an après l'avis" de la HAS, a souligné la ministre. Si Agnès Buzyn avait affirmé à plusieurs reprises qu'elle se rangerait à l'avis de la HAS, ses tergiversations suscitent l'inquiétude des médecins "No Fakemed". Ces derniers redoutent le scenario d'un maintien du remboursement à 30% ou d'un abaissement à 15%.
Chaque jour, l'homéopathie coûte 350 000 €.
Demain : 350 000 €
Samedi : 350 000 €
Dimanche : 350 000 €
En période de canicule, de manque de moyens des les hôpitaux et EHPAD, êtes-vous certaine @agnesbuzyn que vous pouvez vous permettre d'attendre ?
https://t.co/aKgU41j2XX— Qffwffq (@qffwffq) 27 juin 2019
Quand tu es ministre, que tu dis que tu vas suivre un avis, mais qu'après avoir entendu l'avis, tu dis que tu vas attendre quelques semaines pour suivre cet avis... vous sentez la couille venir? #homeo #haribo https://t.co/iYriR7oRrQ
— Thibaut Devillers (@Eliadus) 27 juin 2019
De son côté, Boiron jette ses dernières forces dans la bataille. "60% de l’activité du groupe BOIRON seraient impactés directement par une modification du taux de remboursement des médicaments homéopathiques", rappelle l'entreprise dans un communiqué diffusé ce vendredi 28 juin. Un argument auquel le ministre de l'Economie, Bruno Lemaire, serait sensible. Pour le leader de l'homéopathie, l'avis rendu "dans un temps record" par la HAS "ne tient pas compte de la spécificité des médicaments homéopathiques". "La Commission de la transparence n’a pas intégré dans sa méthodologie d’évaluation : l’intérêt de santé publique de ces médicaments, l’absence d’indications thérapeutiques résultant de leur statut réglementaire, et le caractère individualisé du traitement homéopathique." Et de rappeler que 20 000 médecins "prescrivent régulièrement des médicaments homéopathiques et que plus de 1 100 000 Français" ont signé la pétition pour le maintien du remboursement. [avec AFP]
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