Alors que les propositions de loi visant à contraindre les médecins à s’installer dans des zones sous-dotées fusent de toutes parts, le syndicat MG France appelle à donner de véritables moyens à la médecine générale pour qu’elle retrouve tout son attrait. "Il faut mettre en place un environnement professionnel qui soit le plus accompagné possible", a estimé son président, le Dr Jacques Battistoni, ce jeudi, lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat. Par "environnement accompagné", le généraliste de Ifs (Calvados) entend le recrutement de "collaborateurs" autour du médecin traitant : des secrétaires, des infirmières Asalée et IPA, et des assistants médicaux. Les médecins généralistes ont encore du mal à prendre de nouveaux patients parce qu’ils sont déjà submergés et ont l’impression qu’ils ne pourront pas aller au-delà, même avec un collaborateur, observe le praticien, mais "il faut briser ce plafond de verre", a-t-il déclaré. "Quand on a un assistant médical, ce n’est pas très difficile d’accepter de nouveaux patients." En janvier, 2.600 contrats pour le recrutement de ces collaborateurs avaient été signés, indique à Egora la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam). Grâce à ces contrats, "450.000 patients qui ont pu trouver un médecin traitant", s’est réjoui le Dr Battistoni. Presqu’un demi-million de Français, donc. "C’est extrêmement prometteur", a déclaré le président de MG France, convaincu de l’importance de s’entourer.
"Faire tomber les freins" Si l’on peut se réjouir des effets positifs de ces contrats sur l’accès aux soins, force est de constater que l’on est toujours loin de l’objectif fixé par le président de la République de 4.000 contrats signés à l’horizon 2022. Plusieurs freins peuvent expliquer ce retard, soulève MG France. A commencer par un "financement insuffisant", rapporte le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint, qui ajoute que "les objectifs de file active et patientèle" ne sont "pas très simples à comprendre" pour les praticiens. "Il faut que les temps partiels ne soient plus la majorité", ajoute-t-il par ailleurs. Le Dr Jacques Battistoni abonde en ce sens : "Dans la majorité des cas, on a un assistant médical pour deux voire trois médecins généralistes, il faut que le principe de base soit : un assistant médical = un médecin généraliste." Pour lui, néanmoins, "le modèle est parfaitement valable".
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