Ancienne secrétaire médicale, née à Boulogne-sur-Mer dans une famille ouvrière avec un père chaudronnier, Brigitte Bourguignon, "pas bardée de diplômes" selon sa formule, a d'abord travaillé au centre communal d'action sociale de la ville. Elle a oeuvré au Conseil départemental du Pas-de-Calais en tant que fonctionnaire territoriale chargée de l'aide alimentaire. Elle entre en politique en devenant adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer, chargée de la lutte contre les exclusions, des personnes handicapées et de la petite enfance en 2011. Elue députée du Nord-Pas-de-Calais sous l'étiquette socialiste en 2012, Brigitte Bourguignon a été réélue sous la bannière En Marche en 2017. Elle est candidate à sa réélection.
Émue de cette responsabilité éminente, au cœur d’une priorité d’@EmmanuelMacron pour la santé des Français. Gratitude pour @olivierveran qui restera un grand ministre des Solidarités et de la Santé. Détermination auprès d’@Elisabeth_Borne, que je remercie de sa confiance.
— Brigitte Bourguignon (@BrigBourguignon) May 20, 2022
Elle avait ensuite été élue présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, succédant à ce poste à Catherine Lemorton. Favorable à la coercition? En juillet 2020, Brigitte Bourguignon est entrée au Gouvernement en tant que ministre déléguée chargée de l'Autonomie. Elle a notamment eu à gérer le dossier de la loi Grand âge, finalement enterrée, et plus récemment le scandale Orpea. Dans une interview accordée à Egora, en septembre 2016, Brigitte Bourguignon avait confié sa volonté d'inciter les jeunes médecins à s'installer dans les territoires ruraux, se montrant toutefois favorable, en dernier ressort, à la coercition. "Malgré toutes les incitations, si on ne parvient pas à attirer des médecins là où on en a besoin, il faudra peut-être en venir à des contrats d'engagement sur deux ans", déclarait-elle alors. En janvier 2018, alors qu'elle avait finalement voté contre une proposition de loi restreignant la liberté d'installation des médecins, attaquée sur ce "revirement", l'ancienne socialiste avait déclaré être "fière" d'avoir défendu le "conventionnement sélectif" par le passé, mais qu'elle avait bani "les mots coercition et désert médical". Des mots qui sont toutefois apparus dans le programme d'Emmanuel Macron en 2022... "Le progrès social et les valeurs humanistes ont toujours été la boussole de mon action sur le terrain", a plaidé sur Twitter Brigitte Bourguignon, trois jours avant sa promotion gouvernementale.
Dans un communiqué, le conseil national de l’Ordre des médecins adresse ses félicitations à la ministre. Le Cnom "espère que cette nomination permettra de faire advenir la nécessaire transformation de notre système de santé, seule à même de sauver ce pilier de notre République. Cette transformation qu’appellent tous les professionnels de santé devra reposer sur les réalités territoriales et les besoins des patients", prévient l'institution. . Damien Abad aux Solidarités, Olivier Véran reste au Gouvernement Le ministère d'Olivier Véran a été divisé, le député et président du groupe LR à l'Assemblée nationale Damien Abad se voyant nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, tandis que Brigitte Bourguignon récupère non seulement la Santé mais aussi la Prévention, ce qui marque la volonté du Président de mettre l'accent sur la santé publique. Quant au neurologue grenoblois, il reste au gouvernement en tant que ministre délégué : il sera chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique.
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