
Des vétérinaires en appui des médecins dans les déserts : la proposition insolite d'un groupe de sénateurs
Pour lutter contre les difficultés d'accès aux soins, notamment dans les territoires ruraux, le groupe des "Sénateurs solidaires contre les déserts" a proposé d'autoriser les vétérinaires à effectuer certains actes de médecine ou de dentisterie humaines.

Faire appel aux vétérinaires pour prêter mains fortes aux médecins sous l'eau. L'idée n'est pas nouvelle : en 2011, elle avait déjà été avancée par Françoise Tenenbaun, alors adjointe au maire de Dijon pour la santé. Elle vient de ressurgir au Sénat, portée par un nouveau groupe d'élus transpartisan constitué au sein de la chambre haute, les "Sénateurs solidaires contre les déserts".
Ces parlementaires de tous bords politiques ont organisé une conférence de presse, lundi 31 mars, pour présenter leur arsenal de mesures visant à lutter contre les difficultés d'accès aux soins, notamment dans les territoires ruraux.
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
Outre la régulation de l'installation des médecins et le rétablissement de l'obligation des médecins à participer à la permanence des soins ambulatoires (PDSA), mesures de la PPL Garot auxquelles ils souscrivent, ces sénateurs ont émis plusieurs propositions, dont certaines sont à contre-courant : l'installation de télécabines dans les mairies, l'organisation de consultations avancées de généralistes sur les marchés, et la possibilité, donc, pour certains vétérinaires ayant bénéficié d'une formation complémentaire de pratiquer des actes de médecine et/ou de dentisterie humaines : prises de sang, échographies, vaccinations, détartrages, prescription de contraception, d'antibiotiques, petites chirurgies…
"En leur proposant une année supplémentaire de formation, les vétérinaires pourraient intervenir dans les maisons de santé, avance Marceau Mont, sénateur de la Loire. Vous allez me dire que c'est de la sous-médecine, mais en milieu rural je suis sûre que ce serait bien accepté par les populations... "
"L'avantage, c'est que les vétérinaires sont bien implantés dans la ruralité, a mis en avant Dominique Gougeon, élue du Rhône. Moi, mon mari est vétérinaire et il est de garde tous les deux jours. On dirait que les médecins n'aiment pas leurs patients : à bien des égards, les bêtes sont mieux soignées", a-t-elle taclé.
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