Invité ce vendredi sur Europe 1, le ministre de la Santé a réagi à la colère des médecins libéraux, furieux de la proposition de hausse de la consultation de base de l’Assurance maladie, jugée méprisante. "Cynisme", "mépris", "provocation", "insulte"… Les mots sont à la hauteur de la déception. Après avoir pris connaissance de la proposition tarifaire de la Caisse nationale de l’Assurance maladie dans le cadre des négociations conventionnelles, les syndicats des médecins libéraux ont fait part de leur sentiment d’"humiliation". Un sentiment largement partagé par les egoranautes et les internautes, dont de nombreux appellent à un mouvement massif de protestation. Les représentants de la profession avaient claqué la porte des négos, dénonçant entre autres, le "contrat d'engagement territorial" érigé par la Cnam et le Gouvernement, mais se sont rendu aux réunions bilatérales mercredi et jeudi pour entendre ce que l’Assurance maladie avait à leur proposer : +1,5 euro pour la consultation de base, soit une hausse de 6% par rapport au tarif de 25 euros, en vigueur depuis 2017. Bien en deçà des revendications syndicales, qui oscillent entre 30 et 50 euros. Ceux qui voudraient prétendre à des niveaux de rémunération supérieurs devront signer le fameux "contrat d'engagement territorial". Une politique de "donnant-donnant", à laquelle la Cnam et l’exécutif ne semblent pas prêts à renoncer, au grand dam des représentants des médecins libéraux, dont la colère grimpe depuis plusieurs semaines. Les négociations doivent être clôturées fin février, mais une fin en bonne et due forme apparaît peu envisageable. Celle d’un règlement arbitral, plus probable. 150 millions d’euros de budget plus pour la ville Interrogé ce vendredi matin au micro d’Europe 1, le ministre de la Santé a dit entendre "la colère des médecins. Mais je veux que les médecins entendent la colère des Français", a-t-il déclaré, rappelant que "600 000 patients en ALD" n’ont toujours pas de médecin traitant à ce jour. Les médecins généralistes ne sont pas responsables de la situation du système de santé actuellement, mais […] il ne faut pas être dans son couloir et ne pas voir ce qu’il se passe autour", a estimé l’ex-patron du Samu. "J’attends que les besoins de santé de la population soient couverts", a-t-il indiqué fermement, précisant toutefois être "opposé à la coercition". "Je suis pour le donnant-donnant." Les médecins de ville "doivent donner une réponse à l’échelle des territoires", a-t-il poursuivi. "On doit pouvoir avoir un médecin quand on en a besoin, même si c’est le week-end, avoir un médecin traitant lorsqu’on en cherche un, avoir accès à des spécialistes dans des délais raisonnables en fonction de sa pathologie." S’il ne s’est pas avancé sur l’effort que pourrait éventuellement fournir l’exécutif en réponse à la colère des praticiens, le ministre a annoncé que le Gouvernement avait porté "hier soir" un amendement dans la réforme des retraites –" qui est un texte de Sécurité sociale" – qui augmente de "150 millions d’euros le budget alloué cette année à la médecine de ville et de 600 millions pour l’hôpital pour couvrir l’ensemble des mesures de ma feuille de route". [avec Europe 1]
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M A G
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