"Les libéraux ont fait le choix de la raison pour le bien des patients" : la réponse de Médecins pour demain à Braun et Fatôme
"Les médecins libéraux n'ont pas fait le choix de la 'colère' mais bien celui de la raison pour le bien des patients, face à celui de la démagogie qui desservira ces derniers", répond le collectif Médecins pour demain, cible lundi d'un tir conjoint du directeur de la Cnam et du ministre de la Santé.
Alors que les négociations conventionnelles sont suspendues et qu'une manifestation unitaire est annoncée le 14 février, Thomas Fatôme, patron de la Cnam, a publié une tribune dans Le Figaro appelant les syndicats à faire le "choix de la négociation" plutôt que celui de la "colère", et à défendre "le vrai visage de la profession". Il fustige les "caricatures" de ceux qui portent "des revendications tarifaires extravagantes voire indécentes, diffusent sur les réseaux sociaux le mépris voire la haine d’autres professions de santé, et poussent très explicitement au déconventionnement". Une allusion à peine voilée au collectif Médecins pour demain, ainsi qu'à l'UFML-S du Dr Marty, soutien de la première heure du mouvement et organisateur des "assises du déconventionnement" les 3 et 4 mars à Paris.
François Braun avait remué le couteau dans la plaie lors de ses vœux aux acteurs de la santé, lundi midi, en appelant "à l’esprit de dialogue et de responsabilité qui anime le corps médical pour que nous puissions continuer à travailler en ce sens d’ici fin février, terme de ces négociations". "A ceux qui portent haut le mépris et l’invective contre telle ou telle profession, je dis que ces comportements n’ont pas leur place dans la communauté des soignants", a lancé le ministre de la Santé.
Dans un communiqué diffusé ce mercredi 1er février, Médecins pour demain adresse sa "réponse" à Thomas Fatôme et à François Braun, assurant ne pas vouloir pousser les médecins libéraux au déconventionnement. "Ce mouvement se bat pour la convention", assurent ses leaders. S'ils revendiquent "entre autres une hausse tarifaire", c'est "pour maintenir les médecins dans la convention". "Or, la Cnam s'obstinant dans sa position, poussera probablement d'elle-même la plupart des médecins libéraux malheureusement vers cette issue", déplore le collectif. De son côté, le Dr Jérôme Marty porte le même discours, assurant que ses assises, prises d'assaut, ont pour but d'ouvrir les yeux des pouvoirs publics.
Médecins pour demain et les syndicats regrettent que la proposition de la Cnam se limite pour l'heure à des "contraintes", formalisées par le contrat d'engagement territorial. "Seuls ceux ayant signé ce contrat pourraient bénéficier d'une revalorisation tarifaire, qui pourtant est juste et nécessaire", reproche Médecins pour demain, pour qui ce dilemme s'apparente à de la "coercition".
Le mouvement souligne enfin que la notion "de partenaires", mise en avant notamment par le directeur de la Cnam ("nous jouons dans la même épique") "implique un respect mutuel" dont ne "témoignent pas" les dernières communications publiques de Thomas Fatôme et François Braun.
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