Sur dix jeunes filles âgées de 10 à 14 ans, seules six ont un poids considéré comme normal. La prévalence de la maigreur a augmenté ces dix dernières années en France. Le nombre de jeunes considérés comme maigres a augmenté, passant de 8 % à 13 % sur la période 2006-2015, relève une étude publiée le 13 juin dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Cette hausse touche particulièrement les filles de 11 ans à 14 ans : en 2015, 19.6% d'entre elles avaient un IMC inférieur à 18.5, contre 4,3 % en 2006. Dans la même tranche d'âge, près de deux ados sur 10 sont en surpoids (IMC compris entre 25 et 30) ou obèses (IMC supérieur à 30), une proportion stable. "C’est la rançon du discours contre l’obésité, qui n’a pas forcément enrayé le surpoids, mais qui a créé des maigres, pointe le Pr Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition de l'Institut Pasteur de Lille, interrogé par Le Monde. Cela m’arrive régulièrement de voir des jeunes trop vite préoccupés par leur alimentation. On passe de la 'génération malbouffe' à la génération 'maman est-ce que ce n’est pas trop calorique ?'" En cause, selon le spécialiste, "les néorestrictions alimentaires" : "pas de blé, pas de lait, pas de viande, pas de graisse… Ces nouvelles restrictions que l’on a vu émerger ces dernières années créent un climat d’angoisse alimentaire qui n’est pas bon." Il faut alors "montrer aux jeunes que leur image corporelle est perturbée". Pour le Pr Lecerf, "ce qui doit alarmer, c’est la situation d’un jeune qui a un poids 'normal' et dont le poids baisse d’un coup. Dans ce cas, il existe deux cas de figure, soit ils deviennent maigres car ils ont une maladie, soit ils ont réduit leur apport alimentaire. C’est là que la maigreur des jeunes doit nous interpeller." La situation devient dangereuse quand l'IMC est inférieur à 16. [avec Lemonde.fr]
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus