“La situation sanitaire de notre pays n’est pas revenue à la normale. Elle est même devenue plus fragile au cours des dernières semaines”, a confessé d’emblée Jean Castex, en préambule de la conférence de presse organisée jeudi 7 janvier pour faire un point sur la stratégie vaccinale et la situation épidémique en France. A ce jour en effet, 2.500 nouvelles hospitalisations et plus de 200 admissions en réanimation sont comptées quotidiennement dans tout le pays et le niveau de contamination progresse depuis la mi-décembre. Le Premier ministre a donc appelé à ne “pas baisser la garde” dans les jours à venir et précisé qu’il était “hors de question de désarmer notre système hospitalier”. “2021 sera l’année de l'espérance, notamment grâce à la campagne de vaccination”, a aussi promis le Premier ministre, en dévoilant que 45.000 personnes ont déjà reçu une injection à la date du 7 janvier. Alors que les critiques montent concernant l’élaboration de la stratégie de vaccination et sa lenteur, Jean Castex et Olivier Véran ont d’abord annoncé que deux nouveaux types de publics pourraient accéder à la vaccination plus tôt que prévu. Il s’agit des personnes handicapées en établissements spécialisés ainsi que les personnels de plus de 50 ans y travaillant ou porteurs de comorbidités, ainsi que les personnes en situation de handicap vulnérables qui sont hébergées en maison d'accueil spécialisées (MAS) et en foyer d'accueil médicalisé (FAM).
De la même manière, les personnes âgées de plus de 75 ans hors Ehpad pourront accéder rapidement au vaccin. “Si vous avez 75 ans et plus, vous pourrez, à partir de la semaine prochaine, prendre rendez-vous en vue d'être vacciné, et la vaccination commencera le 18 janvier prochain. Cette vaccination sera nécessairement progressive, elle prendra plusieurs semaines au fur et à mesure que les laboratoires nous fourniront les doses de vaccin”, a précisé Olivier Véran. Le Gouvernement a fait le choix de mettre à disposition un centre de vaccination pour 100.000 habitants. “Il y aura six centres de vaccination qui seront ouverts en janvier par département”, explique ainsi le ministre de la Santé, évoquant “le choix de la proximité”. Il y a actuellement 100 centres de vaccination, et “à partir de lundi il y en aura 300, puis 600 progressivement jusqu'à la fin du mois de janvier”. La ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a de son côté fait savoir ce vendredi 8 janvier que “quelque 2,6 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 seront livrées en France d'ici fin janvier”. “Il y en a 520.000 par semaine et donc on arrive à la fin du mois aux alentours de 2,6 millions de doses livrées”, a-t-elle ajouté, interviewée sur Europe 1. Le dispositif de prise de rendez-vous précisé Afin de simplifier la démarche de vaccination, il ne sera “pas obligé de passer par son médecin”, a aussi annoncé Olivier Véran. Un numéro de téléphone va être mis en place par le Gouvernement et sera “communiqué prochainement”. Via cette ligne, les personnes qui souhaitent se faire vacciner seront orientés vers...
le centre de vaccination le plus proche du domicile. Un site Internet sera également accessible à tous. “Vous vous inscrivez, vous réservez votre créneau. Sur place un médecin, ou tout autre soignant, vous posera quelques questions, on vous fera remplir un auto-questionnaire très simple qui visera juste à vérifier que vous pouvez être vacciné normalement et dans de bonnes conditions”, a précisé Olivier Véran. Si les patients le souhaitent toutefois, ils pourront “voir un médecin (au centre de vaccination)” ou alors, passer directement à l'étape de la vaccination. Ce dispositif doit permettre “d'aller plus loin, plus fort et plus vite”, a assuré Olivier Véran, que les critiques n'épargnent pas depuis plusieurs jours. “Nous faisons en France, mais aussi à l'échelle européenne, le maximum pour sécuriser un maximum de doses”, a-t-il encore dit, assurant que la procédure retenue allait permettre de “simplifier le parcours”. La deuxième dose de vaccin pourra être différée Autre grande annonce faite lors de la conférence de presse : la deuxième dose du vaccin Pfizer/BioNTech pourra être différée "jusqu'à six semaines”. “Il est possible sans risque et sans perte d'efficacité de différer la 2e injection du vaccin”, a assuré Olivier Véran. Pour cela, le ministre s’appuie sur un avis rendu par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), stipulant : “selon les données disponibles et après analyse, l'ANSM considère que : Il est nécessaire de maintenir l'administration de deux doses de vaccins aux personnes vaccinées. Le délai d'administration de la 2nde dose peut être envisagé entre 21 et 42 jours au vu des circonstances actuelles spécifiques, afin d'élargir la couverture vaccinale des personnes prioritaires”. Enfin, Jean Castex a expliqué que la situation se dégradait dans certains territoires plus que d’autres, notamment à l’Est du pays et en Guyane. Ainsi, une décision sera prise ce vendredi quant à une extension du couvre-feu dès 18H00 à 10 nouveaux départements, principalement à l’est de la Fance. Celui-ci est déjà en vigueur dans 15 départements depuis une semaine. Le cas échéant, elle entrerait en vigueur dimanche après concertation. Les bars et restaurants ne rouvriront pas avant "a minima mi-février" et un point sera fait avec les professionnels de la montagne le 20 janvier pour étudier une éventuelle réouverture des remontées mécaniques début février. Tous les établissements et équipements actuellement fermés "le resteront encore jusqu'à la fin de ce mois", a indiqué Jean Castex. "Les musées, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle, les équipements sportifs ou de loisirs ne connaîtront dans les semaines qui viennent, aucun assouplissement", a-t-il ajouté. Concernant les frontières françaises avec le Royaume-Uni, elles resteront fermées "jusqu'à nouvel ordre pour empêcher la propagation de la variante du Covid-19”. Comme c’était déjà le cas, “seules certaines catégories de personnes” pourront la franchir, à condition d'être testées avant d'entrer en France. Malgré toutes ces décisions, Jean Castex n'a pas exclu des "mesures nationales supplémentaires si nous faisons le constat dans les prochains jours que nous en avons besoin".
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