Une nouvelle génération de traitement pangénotypique sans ribavirine et simple d’utilisation.
L’AFEF (Association française pour l’étude du foie) a émis en mars dernier les critères requis pour un traitement optimal du virus de l’hépatite C. Cinq critères ont été retenus par cette société savante : un traitement pangénotypique, de courte durée, sans ribavirine, avec une prise par jour et peu d’interactions médicamenteuses. "Ce Graal vient peut-être d’être trouvé avec un nouvel antiviral d’action direct qui répond aujourd’hui à ces critères, Maviret d’Abbvie" se félicite le Pr Christophe Hézode, hépatologue au sein du service d’hépatologie du CHU Henri Mondor à Créteil. La Commission Européenne a octroyé le 26 juillet dernier à ce laboratoire, dans le cadre d'une procédure accélérée d'évaluation, une AMM pour cette association de glécaprévir et de pibrentasvir, deux antiviraux de deuxième génération, puissants, à action directe, qui ciblent et inhibent les protéines essentielles à la réplication du virus de l'hépatite C (VHC). Le glécaprévir est un inhibiteur pangénotypique des protéines NS3/4A du VHC. Le pibrenstavir est le premier inhibiteur de la protéine virale NS5A pangénotypique, actif y compris sur le génotype 3 difficile à traiter. C’est la pierre angulaire du traitement. Maviret est indiqué pour tous les génotypes du virus de l’hépatite C (G1 à G6). Ce traitement pangénotypique est efficace en 8 semaines pour les patients non cirrhotiques et naïfs de traitement. Maviret constitue également une option thérapeutique dans certaines populations de patients plus difficiles à traiter, y compris ceux souffrant d'une cirrhose compensée (quel que soit le génotype), les co-infectés VHC/VIH-1 et ceux dont les options de traitement étaient auparavant limitées : patients souffrant d'insuffisance rénale chronique y compris au stade sévère ou atteints d'une infection par le VHC de génotype 3. Il s’administre en 1 prise par jour et sans ribavirine. L’AMM est soutenue par des données provenant de huit études d’enregistrement réalisées dans le cadre du programme de développement clinique d'AbbVie. Ces études ont inclus plus de 2 300 patients. Elles montrent un taux de guérison de 97,5 % observé après 8 semaines de traitement par Maviret chez les patients infectés par le VHC de génotype 1 à 6, non cirrhotiques et naïfs de traitement, lesquels représentent la majorité des 71 millions de personnes vivant avec le VHC à l'échelle mondiale. Ce taux de guérison élevé a été atteint indépendamment des caractéristiques démographiques et virales (ex : charge virale) des patients, y compris chez ceux atteints d'IRC. Pour les patients naïfs de traitement souffrant de cirrhose compensée et infectés par un VHC de génotype 1 à 6, un taux de guérison de 98 % (n = 201/205) a été obtenu après 12 semaines de traitement. L'AMM de Maviret inclus également le traitement des patients prétraités PRS (prétraités par pegIFN + ribavirine +/- sofosbuvir ou sofosbuvir + ribavirine) pour une durée de 8 semaines chez les patients non cirrhotiques et 12 semaines chez les patients cirrhotiques compensés (à l'exception du génotype 3). Une durée de traitement de 16 semaines est recommandée chez les patients prétraités PRS infectés par un VHC de génotype 3 souffrant ou non de cirrhose compensée. Dans les études d’enregistrement portant sur Maviret, moins de 0,1 % des patients ont interrompu le traitement en raison d'effets indésirables. Les effets indésirables les plus fréquemment reportés (incidence ≥ 10 %) étaient des céphalées et de la fatigue. Marivet est contre-indiqué chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (Child-Pugh C). Comme l’explique le Pr Cristophe Hezode (Créteil), "ce traitement devrait devenir à terme un standard et une référence ». « Avec l’accès universel au traitement, la plupart des nouveaux patients ne sont pas cirrhotiques et sont plus faciles à traiter. Mais, du fait qu’ils ont peu de symptômes, ils sont moins observants. C’est pourquoi un traitement de courte durée et le plus simple possible est intéressant".
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