L'Etat va mener une "enquête de santé" auprès de la population qui était sous la fumée de l'incendie de Lubrizol à Rouen. Mais d’ores et déjà, cette enquête fait polémique puisqu’elle ne prévoit pas de prélèvements sanguins dans l'immédiat.
"L'objectif de l'enquête de santé déclarée de population générale", qui doit démarrer en mars, est "de mesurer les nuisances qui ont été vécues par les personnes exposées, les symptômes ressentis, l'impact sur la qualité de vie, les relations sociales, familiales, professionnelles et puis les conséquences psychosociales et la santé perçue", a expliqué Anne Laporte, directrice des régions de l'agence Santé publique France lors d'un comité de transparence sur l'incendie à Rouen. Elle concernera les 215 communes qui se sont retrouvées sous le panache de fumée de 22 km de long.
Concernant l'éventuelle "enquête biologique", "ce sont des prélèvements. Ca peut être un recueil d'urine ou de sang, on attend les analyses expertises sur tout le travail sur l'environnement pour savoir si on va mettre en place cette enquête de biosurveillance; donc je n'ai pas de calendrier pour cette enquête-là", a-elle ajouté. “Ce ne sera pas une enquête sur population générale mais sur échantillonnages déterminés par les zones contaminées éventuelles."
Une enquête environnementale à boucler dans les “prochains mois”
L'enquête environnementale vise à détecter des polluants même à dose "faible et très faible", a précisé le directeur régional de l'environnement, Oatrick Berg. "Aujourd'hui, les 150 prélèvements effectués sont satisfaisants", affirme-t-il. Interrogé sur la durée de l'enquête environnementale, financée par Lubrizol et Normandie Logistique, il a botté en touche.
L'enquête environnementale, sur 215 communes, doit être bouclée a priori dans les mois qui viennent, d’après Santé Publique France et l'ARS. "C'est scandaleux", a réagi le député européen EELV et élu de la métropole de Rouen David Cormand. "L'enquête préalable aurait dû être déjà mise en oeuvre. Le temps perdu avant de lancer éventuellement une enquête sérieuse aura pour effet qu'on ne saura pas à quoi ont été exposées les populations au moment de la catastrophe", a-t-il ajouté.
Au cours de la réunion Charlotte Goujon, maire PS de Petit-Quevilly, commune qui jouxte l'usine Lubrizol, a déploré des odeurs et symptômes ("langue qui pique, nausées, gorge qui gratte") "persistants" chez les habitants. "Il y en a moins qu'avant mais même à la préfecture il arrive encore, c'est plus rare et atténué, d'avoir des odeurs", a reconnu le préfet qui a pris un arrêté pour les faire cesser d'ici à la "fin du mois".
[Avec AFP]
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