A l’occasion de la sixième conférence de refinancement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, à Lyon, 14,02 milliards de dollars ont été promis pour lutter contre ces maladies infectieuses. En 2018, près de 6 200 personnes vivant en France ont découvert leur séropositivité. C'est moins qu'en 2017. La France a décidé d’intensifier son implication dans la lutte contre trois maladies infectieuses : le sida, la tuberculose et le paludisme. Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 10 octobre, à l’occasion de la sixième conférence de refinancement du Fonds mondial de lutte contre ces maladies infectieuses, une augmentation de la contribution française de 162 millions d'euros sur ces trois prochaines années, soit une hausse de 15 %. Un collectif de 12 organisations de la société civile, dont Aides, Oxfam, Solidarité sida ou Sidaction, avait, quant à lui, réclamé "une augmentation de la contribution française d'au moins 25%". Bien que la France n’ait pas relevé sa contribution depuis 2010, elle reste le deuxième plus gros contributeur du Fond mondial. Objectif atteint Emmanuel Macron a encouragé durant ces deux journées de réunion, les 700 représentants de pays présents à augmenter, eux aussi, leur contribution. Résultat : l’objectif d’atteindre dans les trois ans à venir, les 14 milliards de dollars requis pour lutter contre ces maladies infectieuses a été accompli jeudi 10 octobre, avec 14,02 milliards récoltés. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Canada se sont engagés, tout comme la France, à augmenter leur contribution. Bill Gates quant à lui, premier contributeur privé de l'organisme via sa fondation, a annoncé que son apport passerait de 600 à 700 millions de dollars. Le Fonds de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme revendique...
32 millions de vies sauvées depuis sa création en 2002. "Si on arrive à lever 14 milliards de dollars pour cette reconstitution, donc pour les trois années qui viennent, ce sont 16 millions de vies qu'on peut sauver", précisait le président de la République mercredi 9 octobre, au début de la conférence. "L'objectif que nous poursuivons, c'est en 2030, d'éradiquer ces pandémies que sont le sida, la tuberculose et le paludisme", affirme Emmanuel Macron. Ces annonces françaises interviennent quelques jours après la divulgation des derniers chiffres sur le sida. En France, quel bilan sur le sida ? Selon Santé Publique France, 6 155 personnes ont découvert leur séropositivité en 2018, soit une baisse "significative" de 7% par rapport à l'année précédente. Parmi ces nouveaux diagnostics, deux-tiers seraient des hommes et habitent majoritairement des habitants d'Île-de-France, des Antilles et de Guyane. Cette baisse pourrait être "expliquée principalement" par l'efficacité des traitements antirétroviraux, qui bloquent la transmission du virus par les personnes séropositives, ainsi que par "l'impact de la PrEP traitement préventif destiné aux séronégatifs qui permet d'éviter le risque d'infection par le VIH". En France, pour la plupart des personnes nouvellement diagnostiquées, la contamination a eu lieu au cours de rapports hétérosexuels (56% des cas). 75% des personnes concernées sont nées à l'étranger (dont 8 sur 10 en Afrique subsaharienne). Les contaminations à la suite de rapports sexuels entre hommes et d'injections avec des seringues contaminées représentent respectivement 40% et 2% des diagnostics en 2018. Bien que plus de la moitié des découvertes de séropositivité concernait des personnes nées à l'étranger, Santé Publique France précise que ce nombre est resté stable ces cinq dernières années. À contrario, le chiffre bondit de 38% sur la période 2013-2018 concernant les hommes homosexuels nés à l'étranger. "Il est donc nécessaire (...) de renforcer, en parallèle d'une approche en population générale, une approche ciblée en direction des populations les plus exposées au VIH", affirme le ministère de la Santé. Pour l'association Aides, cette hausse de 38% constitue une "réalité alarmante". Elle dénonce d'ailleurs dans un communiqué "la dangerosité des politiques d'accueils migratoires actuelles qui laissent des milliers de personnes sans autres accès aux outils de prévention et de dépistages que ceux fournis par les associations". L'association de lutte contre le sida interpelle l'État sur "les inégalités flagrantes que confirment ces nouvelles données". [Avec AFP et Libération]
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