Les individus sont loin d’être égaux face au stress et aux stimulations négatives itératives. Certes, l’environnement global de l’individu compte beaucoup dans cette inégalité mais il existe aussi, à l’évidence, une part innée faisant de certains des résilients. Selon un travail publié dans la dernière livraison du Journal of Neuroscience, le niveau d’activité d’un gène serait déterminant dans ce phénomène de résilience.
L’équipe de Mary Kay Lobo (Université du Maryland, Baltimore, Etats-Unis) a travaillé sur un gène particulier dont l’expression a déjà été corrélée au risque de dépression, il s’agit du gène Slc6a15. Celui-ci a été notamment identifié dans les neurones des nucleus accumbens, un ensemble de neurones situés à l'intérieur de la zone corticale prosencéphalique et qui est largement impliqué dans le système de récompense mais aussi dans l’assuétude, le rire, la peur, etc. L’activité de ces neurones est corrélée à la dopamine et à la sérotonine, deux neuromédiateurs dont on connaît l’importance dans la régulation de l’humeur. En travaillant sur un modèle expérimental animal, les auteurs de cette publication ont constaté que les animaux les plus sensibles au stress et aux événements négatifs étaient ceux dont le niveau d’activité du gène Slc6a15 était le plus bas, en particulier au sein des neurones D2 dopaminergiques. En manipulant génétiquement ces souris de manière à influencer l’activité de ce gène, les auteurs démontrent claiement qu’en en réduisant l’activité, ils augmentent la vulnérabilité des souris aux stimuli négatifs alors qu’en en augmentant l’activité, ils diminuent cette vulnérabilité. Ces mêmes constats ont ensuite été faits sur des humains ayant traversé des périodes dépressives majeures ou ayant fait des tentatives de suicide. Cette découverte permet donc d’imaginer une nouvelle voie thérapeutique contre la dépression en agissant directement sur l’expression de ce gène.
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