Le PLFSS 2019 adopté en première lecture à l'Assemblée nationale

31/10/2018 Par Aveline Marques

Cinquante-deux articles, près de 1500 amendements et une semaine d'intenses débats dans l'hémicycle. Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2019 a été adopté mardi en première lecture à l'Assemblée nationale.

  Le texte a été adopté par 335 voix par la majorité LREM-MoDem contre 190, avec 33 abstentions. LR, les trois groupes de gauche et Libertés et Territoires ont très majoritairement voté contre et les centristes d'UDI-Agir se sont en grande partie abstenus. Pour la première fois depuis 18 ans, ce budget, le deuxième du quinquennat, est positif (+700 millions), un résultat dont le Gouvernement entend profiter pour désendetter la Sécu. Le rapporteur du texte Olivier Véran (LREM) a salué "un budget historique", expliquant que l'expression trou de la Sécu appartenait "désormais au passé". La ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a porté le texte avec Gérald Darmanin (Comptes publics), avait expliqué vouloir conforter "un Etat providence" en l'adaptant à "l'évolution de notre économie". Mais pour atteindre les objectifs budgétaires, des économies de 5,7 milliards d'euros ont été demandées aux grandes branches de la Sécu. L'Académie de médecine a dénoncé à ce propos un retour à l'équilibre "en faux semblant" avec un "creusement des déficits hospitaliers". "On craint" que le déficit "augmente encore" cette année, s'est aussi inquiété Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France.  

  Parmi les mesures contestées, l'Assemblée a voté une limitation à 0,3% de la revalorisation des pensions de retraites et allocations, bien en deçà de l'inflation, pour économiser 1,8 milliard d'euros.   "Nous nous sommes focalisés sur les prestations qui nous semblent les plus importantes pour les personnes vulnérables" (minimum vieillesse, allocation adulte handicapé...), a justifié la ministre.  Mais cette mesure, qui intervient notamment après la hausse de 1,7 point de la CSG (contribution sociale généralisée) de janvier 2018 pour financer des suppressions de cotisations afin de "récompenser le travail", a été vivement critiquée par l'opposition. Pour compenser l'impact de la hausse de la CSG, l'Assemblée a voté une exonération en faveur de 350.000 foyers modestes, pour un coût de 350 millions d'euros. Pour la branche maladie, le PLFSS met en place le "reste à charge zéro" sur un panier de soins pour l'optique, les prothèses dentaires et auditives, renforce la prescription de médicaments génériques, finance le déploiement des CPTS et des assistants médicaux, élargit la vaccination antigrippale par les pharmaciens et autorise l'expérimentation d'un forfait de réorientation des patients aux urgences. Le projet de budget de la Sécu, qui ira au Sénat, devrait être définitivement adopté d'ici fin décembre. [avec AFP]

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

A Rilgt

A Rilgt

Non

Contre, mais il faut bien avouer que la caisse crée au fond des armes et leviers de pression en faveur des médecins en cas de déco... Lire plus

0 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17