Utilisé dans l'élevage et l'agriculture, mais aussi dans les sprays antimoustiques ou les shampoings antipoux, l'insecticide pyréthrinoïde est accusé par une nouvelle étude d'induire une puberté précoce chez les garçons.
Ces travaux viennent d'être présentés au congrès de la société américaine d'endocrinologie à Orlando en Floride. Les pyréthrinoïdes se trouvent notamment dans des produits domestiques tels que les sprays antimoustiques ou les shampooings antipoux. Jusqu'à présent, la toxicité de cette classe de pesticides, qui constitue 30 % de l'utilisation globale de pesticides, a été prouvée sur le système nerveux, provoquant des troubles cognitifs, notamment chez les enfants.
Production de testostérone
Selon ces nouveaux travaux, les pyréthrinoïdes, difficiles à éviter, car ils sont présents dans le sol, l'eau et l'air, stimuleraient la production de testostérone chez les garçons en agissant sur deux hormones, la LH (hormone lutéinisante) et la FSH (hormone folliculo-stimulante). Une augmentation de 10 % de 3-PBA, un métabolite des pyréthrinoïdes, présent dans les urines des participants a été associée à une augmentation de 4 % des taux de LH et FSH. Un niveau accru de 3-PBA augmente la probabilité de développement précoce des organes génitaux chez les garçons de 73 à 110 %, expliquent les chercheurs.
Risque de cancer des testicules
Peu d'études existent encore sur l'impact direct de l'environnement sur la santé hormis les personnes directement exposées aux pesticides ou substances toxiques, comme les agriculteurs. En revanche, on peut affirmer que ces produits de synthèse représentent un facteur de risque. Même à très faible dose, ils provoquent des changements graves, notamment sur le fœtus, l'embryon, les jeunes enfants. Malformations génitales, ménopauses et pubertés précoces, infertilité peuvent être des conséquences de l'exposition à ces substances. Une puberté précoce est associée à un risque de cancer des testicules chez les garçons ou de cancer du sein chez les filles à l'âge adulte, des troubles du comportement, de l'hypertension, du diabète ou encore des problèmes cardiovasculaires. La France se place toujours en tête des pays les plus consommateurs de pesticides : deuxième en Europe, derrière l'Espagne, et quatrième au monde. Pour tenter d'y remédier, un deuxième plan Ecophyto a démarré au printemps 2016 dont l'objectif de "50 % de pesticides" a été repoussé à 2025. Seuls les néonicotinoïdes (Gaucho ou Cruiser) seront interdits en 2018. Depuis le 1er janvier 2017, l'utilisation des produits phytosanitaires est interdite en France dans les jardins et espaces verts publics. [Avec AFP et doctissimo.fr]
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