"Les médecins qui se déconventionnent rompent la confiance que les patients placent en eux", charge la ministre Agnès Firmin Le Bodo
"Avec la vague de déconventionnements qui s’annonce, les Français n’auront le choix qu’entre payer une consultation non remboursée tout en s’acquittant toujours des mêmes cotisations sociales, attendre des mois pour obtenir une consultation avec un médecin conventionné ou, en dernier recours, renoncer à des soins", a alerté la députée Laurence Robert-Dehault (Rassemblement national) mardi 27 juin, lors de la séance de questions au Gouvernement. Dans sa circonscription de Haute-Marne, plusieurs généralistes ont sauté le pas, mécontents de "l'augmentation dérisoire" du tarif de la consultation octroyée par le règlement arbitral, a rapporté l'élue.
Dans sa réponse, Agnès Firmin Le Bodo a assuré que le Gouvernement était "attentif" à la situation… tout en minimisant l'ampleur du mouvement, qui ne concerne qu'une minorité de médecins - "quelques dizaines seulement, c'est trop mais c'est quelques dizaines", a-t-elle souligné.
"Ce déconventionnement pénalise lourdement les patients mais aussi isole les professionnels qui ont fait le choix de se mettre en marge du système de santé", a-t-elle jugé. "Nous en appelons solennellement à la responsabilité des médecins qui, en se déconventionnant, rompent ce dialogue, rompent l'égalité devant l'accès aux soins et rompent la confiance que leurs patients placent en eux."
La ministre a rappelé "l'attachement" du Gouvernement au système conventionnel et sa volonté de reprendre rapidement le dialogue avec les partenaires sociaux, tout en signalant que les mesures entérinées par le règlement arbitral représentent un "effort" de 700 millions d'euros. "C'est pas une paille", a-t-elle lancé.
Des soins pris en charge pour tous, par l'@Assur_Maladie : c'est la promesse républicaine de notre modèle social.
— Agnes Firmin Le Bodo (@agnesfirmin) June 27, 2023
Nous appelons à la responsabilité des médecins. Se déconventionner c'est rompre l’égalité d’accès aux soins et rompre la confiance que leurs patients placent en eux. pic.twitter.com/ch0HaKYcOa
Sur Twitter, le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML, ne s'est pas privé de réagir à ces propos. "Ce ne sont pas les médecins qui décident de la hauteur de remboursement de leurs patients, c'est vous ! C’est vous et l’Assurance maladie qui les flouez en les remboursant sur la base du tarif d'autorité [0.61 euro, NDLR] alors qu’ils cotisent", a-t-il remarqué. En ce 28 juin, le syndicat affichait 2662 promesses de déconventionnement au compteur.
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