Punaises de lit : des députés de la majorité vont déposer une proposition de loi pour lutter contre ce fléau
Face à la recrudescence des cas, la Première ministre a en outre annoncé une réunion interministérielle sur les punaises de lit ce vendredi 6 octobre et la création d'un observatoire dédié. Ces dernières semaines, les vidéos montrant ces petits insectes dans le métro parisien, dans des trains ou sur des sièges de cinémas se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Si tous les cas ne sont pas avérés, la hausse du nombre de signalements a entraîné une psychose collective. Face à l’angoisse, le ministre des Transports, Clément Beaune, réunit ce mercredi les principaux opérateurs de transports et les associations d'usagers pour évoquer ce sujet sensible. D’autres lieux publics se sont déclarés infestés ces derniers jours. Au moins deux établissements scolaires, à Marseille et Villefranche-sur-Saône (Rhône), ont même dû fermer leurs portes pour procéder au nettoyage de leurs locaux. Les hôpitaux ne sont pas épargnés : début septembre, les urgences de l'hôpital de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) avaient été délocalisées pour une journée le temps de les désinfecter, après la découverte de plusieurs foyers de punaises de lit. A l’Assemblée nationale, ce mardi 3 octobre, le président des députés Renaissance, Sylvain Maillard, a fait part de sa volonté de se saisir du sujet, qui est "un vrai problème de santé publique auquel sont confrontés des milliers de concitoyens qui vivent un enfer". Il a annoncé que les députés de la majorité (Renaissance, MoDem et Horizons) défendront une proposition de loi sur la question des punaises de lit en décembre prochain, dont les contours ont été abordés par le député Renaissance Bruno Studer, déjà auteur d’une PPL sur le sujet en 2022. Souhaitant faire de la lutte contre ce fléau "une priorité", Sylvain Maillard a appelé l’ensemble les forces politiques "de l'arc républicain" [soit tous les groupes sauf LFI et RN, NDLR] à contribuer à l’élaboration de cette proposition de loi transpartisane. Ce texte prévoit d’abord de recenser le phénomène car "on ne sait pas s’il y a plus de punaises de lit qu’en 2019", a précisé Bruno Studer. A moins d’un an des Jeux olympiques 2024, la question de la détection devrait aussi être évoquée dans ce cadre - "la seule façon aujourd’hui, c’est la détection canine". A l’occasion de ces discussions, la cheffe des députés La France insoumise, Mathilde Panot, a dénoncé l’inaction du Gouvernement. "Si aujourd’hui nous trouvons des punaises de lit partout, dans tous les lieux du quotidien du pays […] c’est parce que ce Gouvernement a décidé de ne pas agir politiquement sur cette question", a-t-elle déclaré, indiquant avoir "lancé l'alerte" en 2017, et déposé une "proposition de résolution en 2019". "C'est bien une proposition de loi en décembre, mais l'urgence, c'est d'agir maintenant." La FI ainsi déposé une proposition de résolution réclamant un plan national de prévention, un fonds d'urgence et à la création de services publics de désinsectisation. La Première ministre a répliqué, déclarant que "sur ce sujet, il ne devrait pas y avoir de clivage". Elisabeth Borne a également annoncé la tenue d’une réunion "avec l’ensemble des ministères concernés" "dans les prochains jours". Ainsi que la création d’un observatoire, "en cours". Dans la soirée, Olivier Véran, porte-parole du Gouvernement, a précisé sur RTL que la réunion interministérielle se tiendrait ce vendredi, promettant d'"apporter rapidement des réponses aux Français". Cette réunion débouchera sur "des décisions et des orientations", a-t-il assuré à l'issue du Conseil des ministres, ce mercredi midi.
"Il y a des sujets qui ne devraient pas prêter à la polémique", estime @Elisabeth_Borne. "Il devrait y avoir une détermination collective pour agir", ajoute-t-elle avant d'évoquer le plan interministériel contre les #PunaisesDeLit, et l'observatoire "en cours de création". #QAG pic.twitter.com/sDTLjYK8u5
— LCP (@LCP) October 3, 2023
Au micro de France Inter, ce mardi matin, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a tenté de rassurer : "Je pense que ce n'est pas un motif à une panique générale." Il a cependant reconnu qu’en cas d’infestation d’un logement cela pouvait devenir "un enfer". Il a également fait part de sa volonté de travailler "à la limitation des tarifs" des entreprises de traitements.
"Il n'y a pas de motif à une panique générale, on n’est pas envahi par des punaises de lits", affirme le ministre de la Santé Aurélien Rousseau. pic.twitter.com/4t5me5c9qQ
— France Inter (@franceinter) October 3, 2023
D’après un sondage Ipsos réalisé en juillet pour un groupe de travail mis en place par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), entre 2017 et 2022, 11% des ménages français auraient été infestés. [avec AFP, Le Parisien et Europe 1]
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