"Un coup d’épée dans l’eau" : pharmaciens, biologistes et paramédicaux regrettent une loi Rist "vidée de son contenu initial"
Pharmaciens, biologistes, infirmières, kinés, podologues, orthophonistes, audioprothésistes, orthoptistes… Huit présidents de syndicats et un président d’une association de patients ont décidé de publier conjointement une grande tribune, mardi 28 février, pour défendre l’accès direct et la loi Rist, qui doit encore être étudiée par les députés et les sénateurs en commission mixte paritaire avant d’être définitivement adoptée. Selon eux, cette loi a “été vidée de son contenu initial.” “C’est un coup d’épée dans l’eau”, regrettent-ils, pointant du doigt certaines modifications faites par les parlementaires comme la restriction de l’accès direct aux seules structures d’exercice coordonné. “Cela rendra les parcours de soins illisibles pour les patients” et cela “créera une rupture d’égalité pour les usagers. Les patients ne verront aucune amélioration”, dénoncent-ils aujourd’hui, estimant que le Gouvernement et les élus ont reculé sur le sujet. La loi Rist pourrait, selon eux, résoudre une partie du problème de l’accès aux soins pour les Français. En effet, la population française est vieillissante et “la transformation des besoins accentuent les difficultés d’accès aux soins liées à la crise des urgences hospitalières et aux déserts médicaux”. Ils avancent le chiffre de “six millions de patients” qui “n’ont pas accès à un médecin traitant, dont plus de 600 000 sont en affection longue durée.”
Les auteurs de la tribune ont souhaité mettre en avant le niveau de formation des professionnels paramédicaux, qui se sont “préparés à relever ce défi”. “Leur niveau de formation a été augmenté de manière significative”, assurent-ils. “Malgré cela, leurs compétences propres ne sont pas pleinement mobilisées, alors qu’ils sont capables de répondre à de nombreux besoins en améliorant souvent la rapidité de la prise en charge au bon niveau. Ils rappellent également qu’Emmanuel Macron “a appelé à une prise en charge plus collective des patients”. “Rien n’est plus évident que la nécessité de recentrer la ressource médicale, devenue rare, sur les cas les plus complexes, en déléguant tout ce qui peut l’être”, poursuivent-ils. Mais attention, “le médecin doit être le garant du parcours de soins du patient”, tiennent-ils à préciser. “Il s’agit seulement d’utiliser pleinement les compétences de chacun. Cela permettrait de mieux répartir la charge entre les professionnels de santé et de garantir une réponse adaptée à chaque patient.” [Avec Le Monde]
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